RECAP'Tirs, réactions et suspect… Le point sur le meurtre de Shinzo Abe

Japon : Coups de feu, suspect, réactions… Le point sur le meurtre de l’ex-Premier ministre Shinzo Abe

RECAP'Shinzo Abe, victime d'un attentat ce vendredi au Japon, a profondément marqué la vie politique de son pays, résistant à de nombreux scandales politico-financiers
La une des journaux japonais au lendemain de l'attaque à l'encontre de l'ex-Premier ministre Shinzo Abe.
La une des journaux japonais au lendemain de l'attaque à l'encontre de l'ex-Premier ministre Shinzo Abe.  - Osamu Kanazawa/AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • L’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe est décédé, ce vendredi, après avoir été la cible d'une attaque par balles lors d’un rassemblement électoral à Nara, dans l'ouest du Japon.
  • « Un homme suspecté d’être le tireur a été interpellé. L'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe est décédé après son attaque par balles », avait dans la foulée déclaré le secrétaire général du gouvernement Hirokazu Matsuno à la presse.
  • Que s'est-il passé ? Qui est le suspect ? Où en est l'enquête ? 20 Minutes revient sur cette attaque.

La communauté internationale et le japon sont sous le choc. L’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe est décédé, ce vendredi, après avoir été la cible d’un attentat lors d’un rassemblement électoral à Nara, dans l’ouest du Japon. Alors que la police japonaise a entamé une perquisition au domicile du suspect ce matin, 20 Minutes revient sur la tentative d’assassinat contre l’ancien Premier ministre japonais.

Que s’est-il passé ce vendredi à Nara, au Japon ?

Shinzo Abe, ancien chef de l’exécutif japonais âgé de 67 ans, prononçait vendredi un discours lors d’un rassemblement de campagne en vue des élections sénatoriales de dimanche, lorsque des coups de feu ont été entendus, a indiqué la chaîne nationale NHK. Shinzo Abe, qui était venu soutenir Kei Sato, un candidat local de sa formation politique, s’est effondré et saignait au cou, a déclaré une source du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir à l’agence de presse Jiji.

« Il prononçait un discours et un homme est arrivé par-derrière » et a tiré deux fois, a déclaré à NHK une jeune femme présente sur les lieux. « Le premier tir a fait le bruit d’un jouet. Il n’est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l’étincelle et de la fumée, a-t-elle ajouté. Après le deuxième tir, des gens l’ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque. »

Ce vendredi, Shinzo Abe est finalement décédé. « Shinzo Abe a été transporté (à l’hôpital) à 12h20. Il était en état d’arrêt cardio-respiratoire à son arrivée. (Les médecins ont) tenté de le réanimer. Cependant, il est malheureusement décédé à 17h03 », a déclaré Hidetada Fukushima, professeur de médecine d’urgence à l’hôpital de l’université médicale de Nara. Toujours selon NHK, Shinzo Abe a pu dire quelques mots aux personnes qui l'entouraient après l'attaque, avant de perdre connaissance.

Qui est l’homme suspecté d’avoir tiré sur Shinzo Abe ?

Selon des sources policières citées par les médias nippons, le suspect arrêté est un Japonais de 41 ans du nom de Tetsuya Yamagami. Cet habitant de Nara a servi pendant trois ans dans la Force maritime d’autodéfense japonaise, la marine japonaise, jusqu’en 2005. Le suspect, qui avait d'emblée été plaqué au sol et arrêté par la police, a avoué avoir commis le crime, a indiqué vendredi un haut responsable de la police. « Le suspect a déclaré avoir gardé rancune à une certaine organisation et il a avoué avoir commis le crime parce qu’il croyait que l’ancien Premier ministre Abe lui était lié », a déclaré ce policier à des journalistes, en refusant de donner davantage de détails.

Tetsuya Yamagami aurait fabriqué lui-même son arme à feu, alors que les restrictions contre ces armes au Japon sont extrêmement fortes et où il est très difficile d’obtenir un port d’armes. D’après la NHK, il aurait confié aux enquêteurs après son arrestation qu’il était « frustré » vis-à-vis de Shinzo Abe et qu’il lui tiré dessus avec l’intention de le tuer.

Où en est l’enquête ?

La police japonaise a pénétré ce matin dans le domicile du suspect de l’attaque à l’arme à feu perpétrée quelques heures plus tôt contre l’ancien Premier ministre nippon Shinzo Abe à Nara (ouest), selon des images de la télévision publique NHK. Les images montraient plusieurs officiers de police portant des vêtements de protection, des casques et des boucliers entrer à l’intérieur d’un bâtiment identifié par la NHK comme le domicile de l’homme arrêté pour tentative de meurtre aussitôt après l’attaque. Lors de cette perquisition des produits potentiellement explosifs auraient été trouvés, selon la chaîne de télévision publique.

Quelles sont les réactions de la communauté internationale ?

Une grande partie des leaders mondiaux se sont exprimés ce matin à la faveur de l’ancien premier ministre japonais. A commencer par le président français Emmanuel Macron qui s’est dit « profondément choqué par l’attaque odieuse ».

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La Chine s’est dite également « choquée » par cette tentative de meurtre, exprimant sa « sympathie » à l’égard de sa famille. Idem pour les Etats-Unis, par la voix du secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui s’est dit « profondément préoccupé » par une telle attaque. Le président du Conseil européen Charles Michel s’est dit lui jeudi « choqué et attristé par l’attaque lâche » contre l’ex-Premier ministre japonais, qu’il a décrit comme un « véritable ami, farouche défenseur de l’ordre multilatéral et des valeurs démocratiques ».

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Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, s’est exprimé dans un tweet comme « profondément choqué » par une attaque « odieuse » et a assuré que l’Alliance, dont Tokyo est un proche allié, « se tenait aux côtés » des Japonais et de leur gouvernement. Le futur ex-Premier ministre britannique, Boris Johnson s’est aussi dit ce vendredi « consterné et attristé » après l’attaque « abjecte » par balle contre Shinzo Abe.

Enfin, la Russie a dénoncé « un crime monstrueux » et un « acte de terrorisme », en faisant référence à l’attaque. « Nous sommes convaincus que ceux qui ont conçu et commis ce crime monstrueux seront dûment punis pour cet acte de terrorisme qui n’a et ne peut avoir aucune justification », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Qui était Shinzo Abe ?

Shinzo Abe avait 52 ans quand il est devenu chef du gouvernement pour la première fois en 2006, le plus jeune de l’après-guerre dans son pays. Il a marqué les esprits durant son deuxième passage au pouvoir (2012-2020) avec une politique de relance économique audacieuse et une intense activité diplomatique, mais qui ont laissé un profond sentiment d’inachevé.

Shinzo Abe s’est fait surtout connaître à l’étranger avec sa politique économique surnommée « Abenomics » lancée à partir de fin 2012, combinant assouplissement monétaire, relances budgétaires massives et réformes structurelles. Il a enregistré certains succès, comme une hausse notable du taux d’activité des femmes et des seniors, ainsi qu’un recours plus important à l’immigration face à la pénurie de main-d’œuvre.

Shinzo Abe, le 16 décembre 2022 à Tokyo.
Shinzo Abe, le 16 décembre 2022 à Tokyo. - Kunihiko Miura/AP/SIPA

Ayant bâti une partie de sa réputation sur sa fermeté vis-à-vis de la Corée du Nord, Abe prônait aussi un Japon décomplexé de son passé : il refusait notamment de porter le fardeau du repentir pour les exactions de l’armée japonaise en Chine et dans la péninsule coréenne dans la première moitié du 20e siècle. Le politique s’était aussi employé à ne pas froisser le président russe Vladimir Poutine. Son espoir ? Régler le différend des îles Kouriles du Sud, annexées par l’Union soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale et jamais restituées au Japon.

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