L’étude des sédiments marins a permis de montrer qu’il y a 50 millions d’années, le fond de l’océan Atlantique Nord était à une température extrême de 20 °C.


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    Si la température de l'eau de l'océan Atlantique varie en surface en fonction des saisons et de la latitude, le fond reste à une température constante proche de 0 °C. C'est en tout cas le cas actuellement, car une nouvelle étude vient de montrer qu'il y a 50 millions d'années, le fond de l'océan Atlantique était plus chaud que les eaux de surface de la mer Méditerranée !

    Les sédiments marins : véritables capsules temporelles

    En forant les sédiments du fond de l'océan, des chercheurs ont ainsi pu remonter le temps sur 60 millions d'années et suivre l'évolution de la température dans cet environnement si particulier. L'analyse des caractéristiques chimiques des coquilles de petits mollusques fossilesfossiles présents dans les sédiments a ainsi montré que le fond de l'océan Atlantique a un jour été à une température extrême de 20 °C !

    La température de l'eau influence en effet la constructionconstruction des coquilles des mollusques et notamment la façon dont les atomesatomes de carbonecarbone et d'oxygène sont associés. Cette méthode semble ainsi particulièrement efficace pour comprendre comment le climat a évolué au fil des derniers millions d’années.

    Exemple de micro-fossile. © Hannes Grobe, Wikimedia Commons, CC By 3.0 
    Exemple de micro-fossile. © Hannes Grobe, Wikimedia Commons, CC By 3.0 

    Des taux de CO2 trois fois plus élevé qu’aujourd’hui

    À l'Éocène, le fond de l’Atlantique Nord était donc à 20 °C, 15 millions d'années après la crise biologiquecrise biologique qui a vu les dinosauresdinosaures disparaître de la surface de la TerreTerre. Cette période est associée à des taux de CO2 atmosphériques très élevés, environ trois fois la valeur actuelle. Le climatclimat terrestre était alors très chaud, en lien avec l'important effet de serreeffet de serre. De nombreux fossiles de palmiers et de crocodilescrocodiles ont d'ailleurs été retrouvés dans la région polaire ArctiqueArctique. Cette nouvelle étude publiée dans la revue Science montre que les surfaces continentales ne sont pas les seules à avoir subi cette hausse extrême des températures, le fond des océans a également été impacté.

    Dans le contexte de réchauffement climatiqueréchauffement climatique actuel, ce type d'étude est très important pour mieux comprendre et anticiper l’influence du CO2 sur le climat et la température des océans.