Pour Goldman Sachs, la France n'est plus «la bombe à retardement» de l'Europe

 

Pour Goldman Sachs, la France n'est plus «la bombe à retardement» de l'Europe

    Un coin de ciel bleu pour l'économie française et le gouvernement. Un an et demi après avoir été qualifié par The Economist de «bombe à retardement au coeur de l'Europe» à cause de son économie fragile et de sa dette, l'image de la France auprès des Anglo-Saxons reprend des couleurs et le risque systémique d'un effondrement de la zone euro est «à chercher ailleurs» selon le chef économiste de la banque d'affaires Goldman Sachs en Europe, Huw Pill qui signe une tribune «La bombe à retardement française peut être désamorcée en tout sécurit?dans le prestigieux quotidien financier «The Financial Times».

    Selon le spécialiste des marchés, « le progrès à travers des ajustements est modeste jusqu'à présent. Mais la bombe à retardement n'a pas explosé. La croissance française est repartie, bien qu'à un rythme anémique, et les obligations d'Etat à long terme restent à des taux jamais aussi bas depuis des décennies. Une crise de la dette comme celles autour du pays reste lointaine. Pour résumer, les «France-bashers» - les critiques - sont déçus».

    Beaucoup de réformes à accomplir

    Toutefois la France bénéficie surtout, selon l'auteur, d'une défiance des investisseurs institutionnels comme les banques centrales asiatiques envers des pays de «la périphérie» de la zone euro, comprendre l'Espagne, l'Italie ou encore la Grèce. Et jouit de son image de pays fondateur de l'Europe.

    Le chef du bureau européen de Goldman Sachs explique que les «prédictions les plus optimistes» de la banque «ne s'attendent pas à ce qu'une réfome économique rapide change l'économie française en une nuit» mais selon lui les liquidités générées par des émissions de dettes offrent une bouffé d'oxygène qui permet des réformes d'envergure.

    «Le changement est dans l'air» s'enthousiasme l'auteur

    Toujours d'après l'auteur, «les autorités françaises ont entrepris plus que l'on leur reconnaît. Les réformes du marché du travail de l'année dernière permettent une plus grande flexibilité pour les entreprises» assure-t-il en référence aux accords de sécurisation de l'emploi adoptés en 2013.

    Certes, des réformes comme « la baisse des indemnisations chômage, la réduction du nombre de fonctionnaires» sont encore nécessaire mais l'auteur pointe qu'il «faut bien commencer quelque part». Et même «si l'Etat est trop gros», il est un des rares en Europe à être capable de lancer des réformes d'envergure. Et Huw Pill d'ajouter que «l'action est nécessaire, pas juste des mots». Avant de conclure que «le changement est dans l'air en France, de manière plus crédible que perçue jusqu'à présent. Si vous cherchez la source d'un risque systèmique pour la zone Euro dans les prochaines années, cherchez ailleurs».