Qui est "Grandma Wong", figure de proue de l'activisme hongkongais?
"Grandma Wong" est jugée pour avoir participé, en 2021, à une manifestation interdite par le gouvernement chinois.
- Publié le 12-07-2022 à 13h14
- Mis à jour le 12-07-2022 à 13h15
Ses cheveux sont gris mais son cœur a les couleurs du drapeau britannique, symbole qu’elle porte en étendard dans les rues de Hong Kong. Alexandra Wong dénonce la politique du gouvernement chinois, qu’elle juge autoritaire et liberticide. Celle que l’on surnomme "Grandma Wong" est une figure de proue de l’activisme hongkongais.
Quand Alexandra Wong naît, en 1956, la péninsule est une colonie britannique. L’économie est florissante et la loi consacre les droits fondamentaux des habitants.
En 1997, le Royaume-Uni doit céder la gestion du territoire aux autorités chinoises. L’accord de cession prévoit que Pékin doit, pendant 50 ans, respecter l’autonomie économique et juridique de la région. Mais plus les années passent, plus le gouvernement chinois grignote les droits reconnus dans la loi fondamentale de la région administrative de Hong Kong.
Ces violations suscitent l’indignation de la population. "Grandma Wong" participe à la révolution des parapluies en 2014. Cinq ans plus tard, elle est arrêtée lors de la manifestation contre un projet de loi proposé par Carrie Lam, cheffe de l’exécutif. L’amendement aurait permis l’extradition de criminels hongkongais ayant commis des délits sur le territoire chinois. Après son interpellation, la militante disparaît pendant 14 mois et ne refait surface qu’en 2020.
La sexagénaire annonce, lors d'une conférence de presse, avoir subi un endoctrinement politique. Elle aurait été forcée de chanter l'hymne chinois en brandissant le drapeau national. Il lui aurait été demandé de renoncer à ses convictions politiques. Mais la militante déclare au micro de CNN : "Il est impossible pour moi de rester calme. Je veux protéger les jeunes."
En 2021, pour le 32e anniversaire de Tiananmen, l’activiste contrevient à l’interdiction chinoise de commémorer le massacre, lorsque des militaires avaient tiré sur des citoyens chinois, provoquant un grand nombre de victimes.
Elle est à nouveau arrêtée et relâchée dès le lendemain. Mais les autorités se réservent alors le droit de la poursuivre ultérieurement. Son procès s’est ouvert lundi à Hong Kong.