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Twitter poursuit Elon Musk en justice pour le forcer au rachat

Le patron de Tesla avait fait savoir, vendredi, qu’il refusait d’acheter le réseau social pour 44 milliards de dollars, accusant l’entreprise d’avoir fourni des données « fausses et trompeuses » sur le nombre de comptes faux ou dormants. Le réseau social dénonce un « modèle d’hypocrisie ».

Le Monde avec AP et AFP

Publié le 13 juillet 2022 à 00h30, modifié le 13 juillet 2022 à 07h22

Temps de Lecture 3 min.

Le compte Twitter d’Elon Musk compte plus de 100 millions d’abonnés.

La bataille juridique est lancée. Twitter a engagé des poursuites, mardi 12 juillet, contre Elon Musk pour obliger le patron de Tesla à tenir son engagement de racheter le réseau social selon les termes convenus fin avril, qui valorisaient le groupe californien à 44 milliards de dollars (44 milliards d’euros).

Un juge d’une cour spécialisé en droit des affaires, dans l’Etat du Delaware (est des Etats-Unis), devra donc déterminer si le multimilliardaire peut, ou non, mettre fin à l’accord d’acquisition qui prévoit des indemnités de rupture d’un milliard de dollars.

« Musk refuse d’honorer ses obligations envers Twitter et ses actionnaires car l’accord qu’il a signé ne sert plus ses intérêts personnels », est-il écrit dans la plainte déposée par Twitter.

Le patron de Tesla et fondateur de SpaceX a fait savoir, vendredi 8 juillet, dans un document transmis aux autorités boursières américaines, qu’il refusait d’acheter le réseau social Twitter, accusant l’entreprise d’avoir fourni des données « fausses et trompeuses » sur le nombre de comptes faux ou dormants.

Twitter a répété ces dernières semaines que le nombre de faux comptes sur sa plate-forme était inférieur à 5 %. Le multimilliardaire et son équipe estiment que le réseau ment et que cela affecte la viabilité de son activité – et donc la valeur de la société.

« Ayant organisé un spectacle public pour mettre Twitter en jeu, et ayant proposé puis signé un accord favorable aux vendeurs, Musk croit apparemment qu’il – contrairement à toutes les autres parties soumises au droit des contrats du Delaware – est libre de changer d’avis, diffamer l’entreprise, perturber ses activités, détruire la valeur de ses actions et s’en aller », attaque le document.

Musk accusé d’avoir agi de mauvaise foi

Malgré son immense fortune personnelle, le milliardaire avait dû mettre en place un montage financier complexe pour tenter d’acquérir Twitter, fondé notamment sur d’importants prêts gagés sur des actions Tesla. Or la valeur de ces titres avait baissé à la suite de l’annonce de la tentative de rachat de Twitter, les investisseurs considérant que le constructeur automobile ne serait plus la priorité de M. Musk s’il rachetait le réseau social.

Twitter accuse Elon Musk d’avoir agi de mauvaise foi, lui reprochant d’avoir demandé des informations sur la société afin de l’accuser ensuite de fournir des « fausses déclarations » sur ses activités aux régulateurs et aux investisseurs.

« Il a prétendu “suspendre” l’accord en attendant de satisfaire des conditions imaginaires, failli à son obligation de trouver des financements (…), enfreint son devoir de réserve [et] utilisé des informations confidentielles à de mauvaises fins », déclare la plainte.

Elon Musk « agit contre cet accord depuis que le marché a commencé à tourner, et il a violé l’accord à plusieurs reprises au cours du processus », est-il également écrit. Pour le réseau social, la tactique d’Elon Musk est un « modèle d’hypocrisie ». Une fois que la Bourse a décliné, l’entreprise américaine note que « Musk a changé son récit, exigeant soudainement une “vérification” que les spams n’étaient pas un problème sérieux sur la plate-forme de Twitter ».

Pour la société à l’oiseau bleu, « le comportement de Musk confirme simplement qu’il voulait se sortir d’un contrat qu’il a signé librement, et nuire à Twitter dans le même temps ».

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« Oh l’ironie lol », a réagi Elon Musk sur Twitter, mardi.

L’action Twitter rebondit à Wall Street

Le projet de rachat avait provoqué de vives réactions parmi les salariés de Twitter, majoritairement très critiques à l’égard d’un potentiel nouveau propriétaire qui, à plusieurs reprises, a dénoncé le réseau social comment penchant trop à gauche. Libertarien revendiqué, M. Musk fait partie des rares patrons de la Silicon Valley – mais il est désormais résident du Texas – à avoir soutenu, en partie, Donald Trump.

Vendredi, le président du conseil d’administration (CA) de la plate-forme, Bret Taylor, avait prévenu que le CA était « déterminé à conclure la transaction au prix et aux termes convenus » et entendait bien l’emporter devant les tribunaux. Elon Musk a multiplié les attaques et moqueries contre le réseau, sur lequel il compte plus de 100 millions d’abonnés.

Lundi, il a publié une image avec quatre photos de lui-même, hilare, avec cette légende : « Ils ont dit que je ne pouvais pas acheter Twitter. Ensuite, ils ont refusé de révéler les informations sur les faux comptes. Maintenant, ils veulent me forcer à racheter Twitter au tribunal. Maintenant, ils sont obligés de révéler les informations sur les faux comptes. »

La plainte de Twitter allègue que la société « a subi et continuera de subir un préjudice irréparable » à la suite des manquements contractuels d’Elon Musk, qui « ont jeté une ombre sur Twitter et ses activités ».

Après avoir touché lundi son plus bas à Wall Street depuis quatre mois, l’action Twitter s’est offert un rebond mardi (+ 4,32 %, à 34,06 dollars).

Le Monde avec AP et AFP

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