Amazon se lance dans la course à un vaccin contre le cancer. Le géant du net souhaite mettre à disposition ses capacités en informatique pour aider à la mise au point d’un traitement, en association avec un centre de recherche.

On connaissait déjà l’implication de Google dans le secteur de la santé, à travers plusieurs projets de recherche. Mais la firme de Mountain View n’est pas le seul géant de la tech à vouloir investir le domaine médical. Il y a aussi Amazon. Le spécialiste du commerce électronique entend s’engager dans la course aux vaccins contre le cancer.

C’est ce que rapporte la chaîne américaine CNBC le 12 juillet, en citant les propos d’un porte-parole de la plateforme. Amazon ne va pas directement mener les essais cliniques, mais mettre à disposition ses capacités en informatique dans le cadre d’un partenariat avec le centre de recherche contre le cancer Fred Hutchinson, qui est basé à Seattle, comme Amazon.

« Amazon apporte son expertise scientifique et d’apprentissage automatique dans le cadre d’un partenariat avec Fred Hutch visant à explorer le développement d’un traitement personnalisé pour certaines formes de cancer », a déclaré le représentant du groupe. L’apprentissage automatique (machine learning en anglais) est une discipline liée à l’intelligence artificielle.

Des millions de cas recensés chaque année

Les traitements personnalisés dont il est question viseraient le cancer du sein, qui est l’un des plus courants — 2,26 millions de cas recensés chaque année, d’après les chiffres de 2020 de l’Organisation mondiale de la santé. Le mélanome est aussi une cible de l’association entre Amazon et Fred Hutchinson — il s’agit d’un type de cancer de la peau.

La présence d’Amazon dans le secteur médical, a fortiori dans la recherche contre le cancer, peut sembler surprenante de ce côté-ci de l’Atlantique. Mais de l’autre côté de l’océan, l’entreprise a mis un pied dans ce domaine depuis longtemps. En 2017, il a obtenu sa licence pour vendre des médicaments aux USA. Et en 2020, Amazon Pharmacy a ouvert ses portes.

Les résultats du partenariat entre les deux parties ne seront sans doute pas connus avant plusieurs années, à supposer qu’ils soient probants. Frais Hutchinson a certes obtenu une autorisation de l’Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA), mais il ne s’agit que de la toute première étape — celle de la phase une.

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Les cancers sont l’un des grands défis médicaux des temps modernes. // Source : National Cancer Institute

Amazon l’a d’ailleurs admis : rien n’indique qu’il y aura un traitement au bout du chemin : « Il n’est pas certain qu’il soit couronné de succès. Il s’agira d’un processus long et pluriannuel — s’il progresse, nous serions ouverts à une collaboration avec d’autres organisations dans le domaine des soins de santé et des sciences de la vie qui pourraient également être intéressées par des efforts similaires. »

En matière de recherche, l’élaboration d’un vaccin passe en général par trois phases qui doivent permettre d’ajuster le bon dosage et vérifier la sûreté du produit. Dès qu’une étape est jugée concluante, l’essai clinique est étendu à davantage de monde pour affiner les mesures. Tout cela doit être accompagné d’études qui seront par la suite contrôlées par des agences sanitaires indépendantes.

Ces étapes ne donnent qu’un aperçu très superficiel du processus extrêmement exigeant qui anime la fabrication d’un vaccin., même une fois la solution vaccinale approuvée. Toutes les étapes sont ensuite contrôlées jusqu’à l’arrivée du traitement en pharmacie. Mais avant cela, il peut y avoir beaucoup de désillusions : dans le cas du traitement contre le covid, 15 vaccins ont été abandonnés.

Depuis plusieurs années, le secteur de la tech considère que les progrès récents en matière d’analyse et de traitement des données pourraient changer la donne dans le dépistage pour identifier les cancers. Des espoirs importants ont ainsi été placés dans l’intelligence artificielle pour traiter de grande quantité d’informations et avoir une capacité accrue de prévention et de détection.

Des espoirs qui, jusqu’à présent, peinent à se concrétiser. Cependant, la recherche progresse. En 2020, quelques millions de génomes cancéreux ont été séquencés entièrement et des dizaines de mutations ont pu être cataloguées, permettant de mieux comprendre ces dégénérescences. Et avec les vaccins à ARN messager, qui ont fait leurs preuves contre le covid, il y a des perspectives prometteuses.


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