Covid long : le traitement expérimental de "lavage du sang", des patients désespérés tentent ce protocole coûteux et non reconnu pour en finir avec l'infection

  • Le traitement peut s'avérer coûteux.
    Le traitement peut s'avérer coûteux. @pixabay
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Dans une enquête publiée en Angleterre, on apprend que de nombreux patients atteints par le Covid long se rendent dans des cliniques privées à Chypre, en Allemagne et en Suisse pour suivre un traitement par aphérèse, un traitement de filtrage du sang normalement utilisé pour les patients souffrant de troubles lipidiques. 

Selon une enquête menée par le média britannique ITV News et publiée ce 12 juillet, des milliers de personnes souffrant des symptômes du Covid long voyageraient à l'étranger pour rechercher des traitements coûteux et non éprouvés tels que le "lavage du sang" ou aphérèse.

Les recherches existantes ont révélé que les "microcaillots" présents dans le plasma des personnes atteintes de Covid long pourraient être responsables des symptômes qui frappent des millions de personnes après une infection au Covid-19. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé qu'entre 10 % et 20 % des patients souffrent de symptômes pendant au moins deux mois après une infection aiguë au Covid-19. 

Or, il n'existe actuellement aucun traitement reconnu par la communauté médicale internationale pour lutter contre la maladie. Sauf que depuis plusieurs mois, un traitement non officiel donnerait espoir aux patients. L'aphérèse consiste à insérer des aiguilles dans chaque bras et à faire passer le sang sur un filtre, séparant les globules rouges du plasma. Le plasma est filtré avant d'être recombiné avec les globules rouges et renvoyé dans l'organisme via une autre veine.

#LongCOVID patients are seeking experimental '#bloodwashing' treatment abroad, investigation finds @bmj_latest https://t.co/BfedTwafQA

— Medical Xpress (@medical_xpress) July 12, 2022

Certains médecins estiment donc que l'aphérèse et les médicaments anticoagulants peuvent constituer une réponse prometteuse pour soigner le Covid long. Mais des voix s'élèvent déjà pour dénoncer une pratique marchande contraire à l'éthique médicale. car il n'est pas encore avéré que les microcaillots soient la cause du Covid long. 

Avec le risque que des patients désespérés dépensent des sommes exorbitantes dans des traitements invasifs et non éprouvés. Dans la communauté scientifique, on s'élève contre un tel traitement "expérimental" qui ne devrait être effectué que dans le cadre d'un essai clinique. 

A lire aussi : Covid long : les femmes sont plus exposées que les hommes à une infection persistante, des symptômes spécifiques révélés selon le sexe

L'une des patientes qu'ont suivies les journalistes s'est rendue à Chypre pour suivre un traitement de "lavage du sang" ou l'aphérèse. C'est sur Facebook, dans un groupe dédié aux patients Covid long que cette Néerlandaise a découvert l'existence de ce protocole. Elle a ainsi dépensé plus de 50 000 euros dans son voyage médical en Chypre mais elle est rentrée chez elle sans amélioration de ses symptômes. Elle a reçu six cycles d'aphérèse, ainsi que neuf cycles d'oxygénothérapie hyperbare et une perfusion intraveineuse de vitamines à la clinique privée Poseidonia.

En Allemagne, dans une autre clinique située à Mulheim, un traitement similaire par aphérèse est proposé depuis février 2021 aux patients présentant les symptômes de Covid long. Selon le médecin responsable du programme, des milliers de personnes auraient été traitées avec succès, les témoignages ayant été largement publiés sur les réseaux sociaux. Certes, le médecin chef de cette clinique, le docteur Beate Jaeger, concède qu'il s'agit d'un traitement expérimental. Mais à la longueur des essais cliniques, le docteur préfère expérimenter le traitement directement sur des patients désespérés. Le prix du traitement ne dépasserait pas les 10 000 euros mais il s'agit déjà d'une somme énorme pour un traitement non reconnu. Avec le risque sanitaire à prendre en compte. 
 

Les experts contactés par ITV News ont déclaré que des recherches supplémentaires étaient nécessaires pour comprendre comment les microcaillots se forment et s'ils provoquent les symptômes du Covid long. Et de s'inquiéter surtout du manque de suivi des patients lorsqu'ils quittent les cliniques après s'être vus prescrire des anticoagulants.

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Les commentaires (4)
vintom-bis Il y a 1 année Le 14/07/2022 à 09:08

Les mêmes sûrement qui parlaient et continuent de parler de vaccin expérimental et qui adoubaient la poudre de pirlimpinpin de la Canebière...
Le BMJ (British Medical Journal) vient de publier une étude le 12 juillet où il apparait que faire n'importe quoi avec des traitements non (é)prouvés pour le covid ĺong peut s'avérer plus dangereux que de ne rien faire.

tatouille66 Il y a 1 année Le 14/07/2022 à 06:55

Les médecins ont signé le serment d Hippocrate.
Les malades du COVID ont ils été soignés avec les traitements adéquats...ou avec du Doliprane......
Quand nos médecins ont eu des ordres....et n ont pas respecté leur serment.....il faut se poser les bonnes questions.....et ne pas retomber dans ces travers....le serment d Hippocrite....

Stf20137 Il y a 1 année Le 14/07/2022 à 00:20

Il aurait suffit de soigner la bronchite ou pneumonie au lieu de jouer un jeu malsain.Un jour les menteurs pauzront

Utili66000 Il y a 1 année Le 14/07/2022 à 01:17

@Stf20137 c'est quoi le rapport entrés ces deux maladies que vous évoquez et le covid long???? ou le covid???