Enquête sur La Geneverie, un supermarché virtuel du crime sur Telegram où des flics ripoux vendaient des fichiers sensibles

INFO LE PARISIEN. Quatre suspects, dont deux policiers, ont été mis en examen le 24 juin dans le cadre d’une enquête portant sur un supermarché virtuel mis en place sur la messagerie cryptée appelé La Geneverie, qui proposait faux papiers, escroqueries mais aussi informations tirées des fichiers de police.

Le magasin virtuel «La Geneverie», accessible sur Telegram, proposait à ses quelque 1500 abonnés une large gamme de produits illégaux. (Illustration) LP/Arnaud Journois
Le magasin virtuel «La Geneverie», accessible sur Telegram, proposait à ses quelque 1500 abonnés une large gamme de produits illégaux. (Illustration) LP/Arnaud Journois

    Pour les amoureux de montres somptueuses, type Rolex, l’offre était alléchante. « Prix d’occasion, 60 000 euros les deux. Chez La Geneverie, 1 750 euros les deux. C’est hallucinant de pouvoir avoir à l’identique la qualité suisse pour si peu. Le vrai et le faux n’existent pas. Il existe seulement des choses mieux faites et moins bien faits. » L’auteur de ce message publié sur la messagerie sécurisée Telegram est Florian R., un Corse de 24 ans qui se présente comme un commercial aux bons tuyaux. C’est pourtant un vaste supermarché du crime que la police judiciaire et les douanes viennent de démanteler.

    Derrière le groupe La Geneverie, en référence à la chic ville suisse, Florian R., entouré de multiples complices, proposait à ses quelque 1 500 abonnés une gamme vertigineuse de produits illégaux : montres et bijoux de luxe contrefaits, faux documents d’identité, réussites frauduleuses au permis de conduire, ouvertures de sociétés fictives et, surtout, informations sensibles tirées… de fichiers de police ou d’enquêtes judiciaires confidentielles. Quatre suspects ont été mis en examen le 24 juin 2022 dans le cadre d’une information judiciaire ouverte à Paris pour 33 infractions dont « introduction frauduleuse dans un système de traitement de données », « escroquerie en bande organisée », « faux administratifs » et « corruption active ». Parmi eux, deux fonctionnaires de police.