L'annonce de vendredi lève de facto les restrictions de survol pour les avions se rendant en Israël et en revenant.
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Joe Biden a aussitôt salué cette «décision historique», a indiqué dans un communiqué son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan qui y voit «le résultat de la persévérance» des efforts diplomatiques du président américain. Joe Biden se rendra d'ailleurs directement d'Israël vers Ryad, un vol inédit entre Israël et l'Arabie saoudite, pays qui ne reconnaît pas officiellement l'Etat hébreu.
Scepticisme sur des liens officiels entre l'Arabie saoudite et Israël
Avant l'arrivée de Joe Biden en Israël mercredi, Washington avait laissé entendre que davantage de pays arabes pourraient nouer des relations avec Israël, alimentant les spéculations quant à savoir si l'Arabie saoudite serait le prochain.
Le royaume n'avait manifesté aucune opposition lorsque son allié régional, les Emirats arabes unis, avait reconnu Israël en 2020, suivi par Bahreïn et le Maroc, dans le cadre des accords d'Abraham négociés par les Etats-Unis.
Pourtant, les analystes prédisent que Riyad n'acceptera probablement pas d'établir des liens officiels avec l'Etat hébreu pendant la visite de Joe Biden, ni tant que le roi Salmane, âgé de 86 ans, régnera encore.
Peu après l'annonce des accords d'Abraham en 2020, l'Arabie saoudite avait autorisé le survol de son territoire par un avion israélien en route vers Abou Dhabi, et avait annoncé que les vols depuis Emirats à destination de «tous les pays» pouvaient survoler le royaume.
Volonté de devenir un hub mondial
Israël a fait pression pour obtenir des droits de survol afin de raccourcir les liaisons vers l'Asie. Les autorités israéliennes souhaitent également que les pèlerins musulmans d'Israël puissent se rendre directement en Arabie saoudite. Actuellement, ils sont obligés de faire des escales coûteuses dans des pays tiers.
Début mai, l'Arabie saoudite avait pour sa part annoncé son intention de devenir un hub mondial dans le transport aérien et de tripler son trafic annuel, pour atteindre 330 millions de passagers d'ici la fin de la décennie. Riyad prévoit d'injecter 100 milliards de dollars dans le secteur d'ici 2030, de lancer une nouvelle compagnie nationale aérienne et de construire un nouveau «méga aéroport» dans la capitale.
Des analystes s'interrogent cependant sur la capacité des compagnies saoudiennes à concurrencer d'autres poids lourds régionaux, comme Emirates ou Qatar Airways.