Six mois de services en Ukraine en échange de la liberté : comment Wagner recrute dans les prisons russes

Les combattans de la milice privée Wagner sont envoyés pour combattre dans des régions du monde où le climat géopolitique est particulièrement tendue : en Ukraine mais aussi au Mali, en Libye ou en Syrie.

Les combattans de la milice privée Wagner sont envoyés pour combattre dans des régions du monde où le climat géopolitique est particulièrement tendue : en Ukraine mais aussi au Mali, en Libye ou en Syrie.  AP/SIPA

Pour renflouer les rangs d’une armée russe clairsemée dans le Donbass, la société militaire privée débauche des prisonniers. En échange de leur engagement dans le conflit ukrainien, elle leur promet la liberté et 200 000 roubles.

La fin de la prison et de quoi vivre quelques années contre un engagement dans la guerre en Ukraine. C’est ce que propose la société paramilitaire privée Wagner, proche du Kremlin, à des prisonniers de droit commun russes selon le média d’investigation russophone indépendant Important Stories.

Alors que la guerre en Ukraine semble partie pour « des années » selon le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, la Russie, qui n’a pas décrété de mobilisation générale, rencontre des problèmes d’effectifs.

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Dans un article publié en avril 2022, la journaliste Julia Krasnikova rapporte le témoignage de proches d’anciens prisonniers russes débauchés dans les prisons par la milice privée. « Pour six mois de services, on leur promet 200 000 roubles [environ 3 165 euros, NDLR] et la liberté. » Les détenus qui acceptent le contrat sont envoyés pour combattre les forces ukrainiennes dans le Donbass. En échange, on leur promet des remises de peine à leur retour.

10 000 à 20 000 mercenaires en Ukraine

Cette campagne de « recrutements », comme l’évoque la journaliste russe, se fait notamment dans la prison d’Obukhovo à Saint-Petersbourg. La compagne d’un prisonnier approché témoigne dans un reportage de France-Inter : « Mon copain m’a appelé et m’a confirmé la chose. Il disait qu’effectivement dans la colonie pénitentiaire, on ne parle plus que de ça : on recrute pour la guerre ! Il me dit que beaucoup de prisonniers y réfléchissent encore. »

Interrogée par France-Inter, la journaliste Julia Krasnikova affirme que « ce sont les détenus chefs de section qui ont annoncé ouvertement aux autres que le groupe Wagner recrutait. L’un d’eux a même mentionné le nom de Prigojine ».

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Evgueni Prigojine, proche de Vladimir Poutine, est considéré comme le patron de l’organisation militaire Wagner.

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En avril dernier, un responsable européen avait affirmé, sous couvert d’anonymat, que « 10 000 à 20 000 » mercenaires de la société Wagner ou combattants syriens et libyens luttaient aux côtés des forces russes en Ukraine, sans savoir exactement combien étaient membres du groupe paramilitaire.

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