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Face à la montée des périls, les Français plus attachés que jamais à leur armée

Répétitions pour le défilé du 14 Juillet sur les Champs-Elysées, à Paris, le 12 juillet 2022. CAMPANATTO Fabien/Fabien Campanatto

SONDAGE - Selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, l’institution militaire bénéficie d’une forte popularité avec 87% d’opinions favorables.

La guerre est dans les esprits. Dans ceux des élèves des écoles comme des militaires qui descendront jeudi les Champs-Élysées pour le 14 Juillet. Ils seront 6300 à pied ou à bord d’un véhicule. Pour chacun, le sentiment de «fierté» n’est pas feint. Ils incarnent l’armée dans son modèle complet, qui dispose de toutes les capacités sur terre, mer, dans les airs, le cyber et l’espace. Les cérémonies seront empreintes «de solennité», disait il y a quelques jours le gouverneur de Paris, le général Abad, en présentant les grandes caractéristiques du défilé.

Les neuf nations du flanc Est de l’Europe seront à l’honneur cette année ainsi que les missions de réassurance de l’Otan face à la menace russe. Dans le ciel, les spectateurs verront aussi défiler les appareils des forces aériennes stratégiques, qui assurent des missions de dissuasion, notamment les ravitailleurs MRTT qui permettraient aux chasseurs, le moment venu, d’être en capacité de mener des raids nucléaires partout dans le monde. Dans un contexte de tension maximale avec Moscou, la France rappelle aussi discrètement mais régulièrement qu’elle est aussi une puissance nucléaire.

La guerre se retrouvera aussi dans les interrogations du public. Pour le chef de l’État, Emmanuel Macron, qui préside les cérémonies, ce jour de fête nationale devrait être un jour de concorde. La question de la résilience nationale est devenue une préoccupation pour le président. Il veut mettre les armées à contribution.

Le conflit en Ukraine a réveillé les peurs

Depuis la fin du service militaire, l’armée avait gagné les cœurs des Français. Comme un électrochoc, le conflit en Ukraine a encore modifié les perceptions. L’institution militaire jouit toujours d’une cote de popularité record, avec 87 % d’opinions favorables selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, au même niveau qu’en 2018. Mais le regard a changé. Les Français sont un peu moins nombreux à croire que la France est une grande puissance: ils ne sont plus que 71 % à le dire contre 78 % en 2018. Le conflit a réveillé les peurs et révélé des failles dans la préparation française. Même si la critique est excessive, car la France compte sur ses alliés, les stocks de munitions taillées au plus juste limiteraient objectivement les capacités à mener une guerre.

Le débat sur l’augmentation des crédits budgétaires alloués à la défense anime les discussions au ministère des Armées comme au sein de l’état-major. Malgré le poids de l’inflation et les difficultés économiques, 78 % des personnes interrogées par Odoxa sont d’accord pour augmenter les moyens accordés aux armées, soit 19 points de plus qu’en mars 2019. Le soutien est unanime sur tous les bancs politiques, même si à gauche, chez les Insoumis et chez les écologistes, il est plus fragile. Les sympathisants LFI et EELV ne sont que 64 % à soutenir un effort budgétaire.

La prédisposition de l’opinion va maintenant devoir se transformer en politique. La loi de programmation militaire 2019-2025 est toujours saluée par la communauté militaire. Mais l’aggravation des menaces et le poids de l’inflation prennent les armées en ciseaux. Des choix devront être opérés. La capacité de la France de conserver un modèle d’armée complet est en jeu.


À VOIR AUSSI - «Je suis fier de défiler le 14 Juillet avec la Patrouille de France»

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56 commentaires
  • NOSTRA

    le

    la question étant de savoir si l'armée est toujours attachée au Français ? on leur en voudrait pas d'ailleurs.

  • Klakmuf

    le

    L'armée, comme l'ensemble de l'appareil d'état, est largement infiltrée et vulnérable aux menées de l'Islam radical. Elle serait peu fiable pour des missions de maintien de l'ordre dans les territoires perdus de la République.

  • Louis Soulet

    le

    Aucune confiance dans une armée dont le critère principal de recrutement est "la diversité"
    Aucune...

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