Fusillade mortelle à Paris : le deuxième tireur toujours en fuite

Un homme de 38 ans, connu des services de police, a été abattu à l’intérieur d’un bar à chicha rue Popincourt. Le tireur à la Kalachnikov a été neutralisé et tabassé par des clients.

    Une fusillade a eu lieu ce lundi soir, vers 21h35, à Paris, à l’angle des rues Popincourt et de la Bréguet, dans le XIe arrondissement, faisant un mort et quatre blessés. Les coups de feu ont été tirés en direction de clients attablés à l’intérieur d’un bar à chicha, La petite échappée.

    Deux hommes sont descendus d’une voiture, l’un avec un pistolet 9 mm, l’autre avec une arme longue de type AK47 et ont tiré sur deux autres hommes. D’après une source proche de l’enquête, l’hypothèse d’un règlement de comptes serait privilégiée à ce stade. Selon nos informations, le fusil d’assaut Kalashnikov a été retrouvé sur les lieux.

    La victime, un homme de 38 ans, est décédée sur place. Selon nos informations, elle serait connue des services de police pour des affaires de stupéfiants. « Des faits anciens mais graves », précise une source proche de l’enquête. Le frère de cette victime était également à l’intérieur de l’établissement et a été touché au niveau de la jambe. Les autres blessés auraient été atteints par des ricochets. « Des éclats de verre », rectifie ce mardi matin une autre source.

    Le tireur à la Kalachnikov serait domicilié en Seine-Saint-Denis. Il a été lui aussi pris en charge par les secours. « Les clients l’ont neutralisé et l’ont tabassé notamment au niveau de la tête », glisse la même source. Selon nos informations, il n’avait pas de papiers sur lui lors de son interpellation. Il a donné une identité et une date de naissance aux enquêteurs, laissant penser qu’il serait mineur. « Seulement on a vérifié et on ne trouve pour l’heure personne avec cette identité, tique un fonctionnaire. En plus, il ressemble moins à un adolescent qu’à un homme de 25 ans. De toute façon, il sera vite signalisé. »

    L’autre membre de cette expédition, celui qui était muni d’une arme au 9 mm, a réussi à prendre la fuite en s’engouffrant dans une voiture, une Peugeot 308, et en fonçant en direction de l’avenue Ledru-Rollin. Ce mardi matin, il était toujours en fuite, selon nos informations. D’après le maire du XIe François Vauglin, « il semble que les assaillants étaient au nombre de trois ». Une information que nous ne sommes pas en mesure de confirmer.

    « Le même bruit que lors des attentats de Charlie Hebdo »

    Nicolas (le prénom a été modifié) dînait avec sa femme et ses deux enfants dans son appartement de la rue Bréguet, quand il a entendu « un grand fracas de poubelles ». Depuis la fenêtre du deuxième étage, la famille voit « une voiture foncer à toute berzingue en direction de la rue Popincourt ». « Puis j’ai entendu une rafale de Kalachnikov, poursuit le père de famille. Je ne suis pas un expert en tir, mais c’était exactement le même bruit que lors des attentats de Charlie Hebdo. »

    Ce jour de 2015, Nicolas venait récupérer son fils à l’école Froment à deux pas, quand il a entendu « exactement le même crépitement » que ce lundi soir. « C’était vraiment effrayant, témoigne-t-il. Au moment des tirs tout à l’heure, une dizaine d’enfants jouaient dans le square à côté du gymnase Bréguet. Ils sont tous partis en courant. Puis il y a eu deux minutes de silence de mort dans la rue. »

    Nicolas appelle d’abord la police. Il voit « très vite » les véhicules des policiers arriver et les forces de l’ordre se précipiter en direction du bar à chicha. C’est en lisant le tweet du maire du XIe qu’il comprend qu’il s’agit plutôt d’un règlement de compte. « Mais on a eu vraiment très peur », souffle-t-il. La mairie de l’arrondissement a mis en place une cellule psychologique.

    « J’ai eu très peur »

    « On venait tout juste d’être servis », relatent pour leur part Olivia et José. Ce lundi soir, ce couple d’amis profite de la soirée caniculaire sur une terrasse de la rue Bréguet. Ils s’apprêtent déguster leur dîner, « quand les sirènes du Samu, des pompiers et des policiers surgissent en trombe » en direction du croisement avec la rue Popincourt. « Terrasses et tirs, j’ai tout de suite pensé à un attentat, assure Olivia, Bordelaise venue à Paris pendant deux jours pour le travail. J’ai eu très peur. »

    Très vite, les policiers rassurent le couple d’amis. « Ils nous ont expliqué que ce n’était pas un attentat mais que c’était grave », poursuit la quadragénaire, massée avec quelques autres derrière la rubalise installée par les policiers à hauteur de la rue Sedaine pour marquer le périmètre de sécurité.

    À plus de 23h30, quelques badauds étaient encore présents sur place. Le 2e district de police judiciaire (DPJ) et la brigade criminelle ont pour l’heure été saisis de cette enquête par le parquet de Paris.