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Île-de-France : la pollution à l'ozone est «responsable de 1.700 décès prématurés par an», selon Airparif

L'ozone est un «polluant très complexe». L'ozone est un «polluant très complexe». [© Thomas COEX / AFP]

Alors que les épisodes de pollution à l'ozone se multiplient en région parisienne, l'observatoire de la qualité de l'air en Ile-de-France, Airparif, vient de publier un dossier dédié à ce polluant. Le «seul polluant réglementé dont les concentrations augmentent» dans la région.

En pleine canicule, la région parisienne voit les concentrations d'ozone atteindre des niveaux très élevés. Dans un dossier dévoilé en juillet par Airparif, l'observatoire de la qualité de l'air en Ile-de-France explique les spécificités de ce polluant, ce qui cause son apparition dans l’air, ou encore ses impacts sur la santé. A ce sujet, nous avons posé 5 questions à Antoine Trouche, ingénieur chez Airparif.

Qu'est-ce que l'ozone ?

L'ozone (O3) est un polluant gazeux, et l'un des principaux polluants surveillés en Ile-de-France. Il est aussi l'un des seuls polluants réglementés dont les concentrations augmentent dans la région sur ces 20 dernières années.

Les concentrations d'ozone ont ainsi augmenté de 25 % depuis 10 ans. C'est une exception, puisque les niveaux des principaux autres polluants, comme les particules fines (PM), baissent.

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Comment se forme ce polluant ?

L'ozone n'est pas directement émis par l'atmosphère. Il se forme dans l'air par combinaison avec d'autres polluants, fruit d'une réaction chimique entre d'un côté, les oxydes d'azote (NOx), principalement émis par le trafic routier et de l'autre, les composés organiques volatils (Cov) que l'on retrouve dans les solvants, peintures et autres vernis, mais aussi dans l'industrie, le chauffage et l'émission naturelle des plantes.

L'ozone apparaît ensuite en présence de fortes chaleurs. Fortes chaleurs et fort ensoleillement, comme l'épisode de canicule que nous traversons, facilite évidemment l'apparition de l'ozone dans l'atmosphère.

Les pollutions à l'ozone vont-elles s'accentuer ?

Il y a un risque que les épisodes de pollution à l'ozone se multiplient, et ce, malgré deux phénomènes contradictoires. Car si d'un côté, il y a de moins en moins d'émissions d'oxydes d'azote, il y a de l'autre une augmentation significative des températures.

La pollution à l'ozone résulte d'un équilibre parfait entre un certain niveau d'émission d'oxydes d'azote et une certaine température. On peut donc penser que plus on augmente les niveaux d'oxydes d'azote, plus la pollution à l'ozone augmente, mais ce n'est pas le cas. 

C'est la raison pour laquelle les niveaux d'ozone dans Paris – où il y a un surcroît d'émissions d'oxydes d'azote – ne sont pas toujours supérieurs à ceux relevés en périphérie.

C'est vraiment un polluant très complexe lié au réchauffement climatique, d'autant plus lié à ce dernier que l'ozone est un polluant de l'air et un gaz à effet de serre.

Il a donc deux impacts : il participe à l'augmentation de la rémpérautre à la surface du globe (impact sur le climat et sur la santé des populations) mais en plus, il dégrade la culture, les plantes et la végétation. Il est reponsable d'une perte des rendements agricoles de 5 à 10 %.

Enfin, il dégrade la capacité des plantes à absorber du carbone. Et par ce biais, il aggrave encore davantage le réchauffement climatique.

Comment lutter contre ce polluant ?

Baisser les émissions des polluants précurseurs de l'ozone permettrait de limiter son apparition, tout comme, de manière générale, les politiques de lutte contre le réchauffement climatique.

Sachant qu'en Ile-de-France, les émissions d'oxydes d'azote (NOx) sont générées à 55 % par le trafic routier, et plus particulièrement par les vieux véhicules diesel.

Quelles conséquences sur la santé ?

L'ozone provoque des problèmes respiratoires, le déclenchement de crises d'asthme, la diminution de fonctions pulmonaires. Il est responsable de l'apparition de maladies respiratoires.

De façon générale, les épisodes de pollution à l'ozone ont un impact immédiat sur les admissions aux urgences, tout comme sur la mortalité pour des motifs respiratoires.

Il est de fait responsable de 1.700 décès prématurés chaque année en Ile-de-France, soit un peu moins d'un quart des décès prématurés liés à la pollution de l'air. Sachant que les trois quarts restants sont liés aux particules fine et aux dioxydes d'azote.

A noter enfin qu'il ne faut pas confondre ozone (ozone de basse atmosphère) et couche d'ozone (ozone de haute atmosphère). Si le premier dégrade l'air qu'on respire et a un impact sur notre santé, le second permet de nous protéger des UV. Ce sont deux entiés quasiment totalement séparées.

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