Depuis 2014, les rebelles houthistes et le gouvernement s'affrontent, mettant le Yémen à feu et à sang. 80% de la population a besoin d'une aide humanitaire d'urgence. La trêve mise en place pour permettre à l'aide humanitaire internationale d'arriver jusqu'à la population a été renouvelée début juin pour 2 mois supplémentaires. Mais les chrétiens, discriminés à cause de leur foi, n'en bénéficient  pas.

Exclu des distributions

Au Yémen, la population est musulmane à 99% et presque tous les chrétiens sont des musulmans convertis. L'aide humanitaire envoyée par la communauté internationale est distribuée soit par les mosquées, soit par les ONG locales, soit par le personnel local des ONG internationales. 

Quand la distribution se fait dans les mosquées, les chrétiens en sont exclus. Car même si leur foi reste secrète, le fait qu'ils ne fréquentent pas la mosquée les exclut des listes de bénéficiaires.

Quand la distribution se fait par l'intermédiaire des ONG, qu'elles soient locales ou internationales, le personnel ne permet pas à ceux qui ont quitté l'islam de recevoir l'aide. Au Yémen, l'apostasie est passible de la peine de mort.

Extrêmement vulnérables

Pour les musulmans convertis au christianisme, se présenter pour recevoir l'aide d'urgence distribuée les expose. Cela renforce leur vulnérabilité. Beaucoup vivent leur foi en secret. Si leur foi est dévoilée, au-delà de la discrimination, ils risquent leur vie.

Au Yémen, plus de 95% des chrétiens sont d'arrière-plan musulman. La Constitution du pays déclare que l'islam est religion d'État et la législation est fondée sur la charia, la loi islamique. Évangéliser, parler de sa foi est illégal. Les musulmans n'ont pas le droit de changer de religion et ceux qui quittent l'islam risquent la peine capitale.