« Nous avons perdu 40% des effectifs de psychiatres, nous sommes obligés de fermer 50 lits à l’hôpital de la Sarthe »

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Actuellement l’Établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe fonctionne avec 27 psychiatres au lieu des 56 prévus. La situation est catastrophique, les médecins psychiatres partent les uns après les autres à la retraite ou en dispo. Résultat : l’établissement est dans l’obligation de fermer 50 lits et de transférer 10 patients.  

« Nous avons perdu 40% des effectifs de psychiatres, nous sommes obligés de fermer 50 lits à l’hôpital de la Sarthe »

« Nous en sommes arrivés là, à cause de toutes les politiques d’austérités qui sont effectuées depuis des année. On ferme des lits depuis 5 ans, depuis 10 ans, on ne fait que de l’urgence, les conditions de travail sont dégradées » se révolte, Audrey Hautcoeur, infirmière et représentante du personnel CGT. Avec 13 psychiatres pour 100 000 habitants, la région Val de Loire est deux fois moins dotée que la moyenne nationale. « Faute de psychiatres qui acceptent de travailler en Sarthe nous n’avions pas d’autres solutions » explique la directrice de l’EPSM, Céline Lagrais.

Avant de renchérir : « La situation est catastrophique et s’aggrave depuis plusieurs années, les médecins partent en retraite, depuis 10 ans. Nous avons perdu 40 % des effectifs au cours des huit dernières années. Dernièrement nous avons perdu 6 psychiatres de plus. Mais c’était 6 psychiatres de trop. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Cela fait des années que l’on cherche à recruter. Nous faisons des propositions attractives, nous proposons des salaires intéressants. A une époque nous avions des intérims maintenant il n’y en a même plus. La situation est partie pour durer 

" Nous avons fermé 85 lits de psychiatrie "

Face à la difficulté de trouver des psychiatres Céline Lagrais a dû « proposer la fermeture de lits d’hospitalisations à l’ARS des Pays de la Loire avant l’été. Nous n’avons plus de médecins pour s’occuper du nombre de malades. Si nous gardons les patients, ils seront en danger ».

Pour tenter de soulager les médecins psychiatres, deux unités de préparation médico-social ont été créés. À l'issue d'une prise en charge psychiatrique, ces unités permettent de prendre en charge les patients dont l'état est stabilisés.  « Cela a l’intérêt de ne pas mobiliser les médecins psychiatres mais les médecins généralistes. » dit-elle.

Donc concrètement, « nous avons fermé 85 lits de psychiatrie, mais ouvert 35 lits dans ces deux nouvelles unités. Finalement ça ne fait que 50 lits de moins. Et pour tous les autres, quand il n’y a pas de place nous proposons aux patients d’être hébergés dans l’un des quatre autres établissements du département. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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