Alors que de plus en plus d’États américains rendent l’avortement illégal, un groupe appelé “Las Libres” [“Les [femmes] libres”] aide les Américaines qui souhaitent avorter. Le New York Times leur a consacré un reportage vidéo.

À Guanajuato, au Mexique, Verónica Cruz a créé un “collectif féministe de défense des droits humains”. Comme l’explique le reportage, elle et les autres activistes du groupe “militent depuis près de vingt ans pour l’accès des femmes à l’avortement au Mexique, un pays marqué par un taux élevé de viols et de violences domestiques”.

Une demande qui explose

Depuis le 24 juin, et la décision de la Cour suprême d’annuler l’arrêt Roe vs Wade, le collectif a constaté une explosion des demandes venues des États-Unis. Alors même que leur propre Cour suprême a dépénalisé l’avortement il y a tout juste un an, Las Libres se retrouvent à faire ce qu’elles n’auraient jamais pensé devoir faire : “Venir en aide à leurs voisines du Nord.”

En effet, comme le confie Verónica Cruz, depuis la fin du mois de juin, l’association est passée d’une dizaine d’appels par jour à une centaine.

“Alors que les appels venaient surtout, jusque-là, du Texas, de l’Oklahoma ou de la Floride, il en arrive maintenant de tous les États-Unis.”

Très souvent, les femmes qui les contactent sont en situation de détresse et ont l’impression de faire quelque chose de mal. Veronica et les autres bénévoles les rassurent et échangent avec elles.

Livraison de pilules abortives

Las Libres viennent aussi concrètement en aide aux femmes qui les sollicitent. La livraison de pilules abortives se fait sous trois jours, mais pour protéger son action, le collectif n’a pas souhaité montrer comment les pilules étaient acheminées de l’autre côté de la frontière. En ce qui concerne l’obtention de ces médicaments, le reportage explique que “l’association Las Libres se procure les comprimés grâce à des donateurs privés et à des laboratoires pharmaceutiques” qui lui livrent des pilules proches de la date de péremption.

Des États comme le Texas et l’Arizona “ont adopté des lois interdisant la fourniture de la pilule abortive”. Distribuer ce genre de comprimés peut mener en prison. En outre, dans 19 États, la prescription de médicaments abortifs à distance, ou le fait de soutenir une femme dans ses démarches, est interdite.