Le sous-marin stratégique à propulsion nucléaire Dmitri Donskoï, souvent qualifié de “plus grand submersible du monde” avec ses 175 mètres de long et son déplacement d’eau de 48 000 tonnes, va prendre sa retraite de la marine de guerre russe après quarante ans de bons et loyaux services, annonce ce mercredi 20 juillet l’agence officielle Ria Novosti de Moscou.

“Le sous-marin Dmitri Donskoï a été retiré de la flotte et va être mis au rebut”, a déclaré à l’agence un haut fonctionnaire du “complexe militaro-industriel” qui a voulu garder l’anonymat. Il a précisé que le nom du submersible a d’ores et déjà été attribué à un autre sous-marin nucléaire russe en construction, de la classe Boreï-A, ou projet 955A, faisant référence à la classe de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de quatrième génération en cours de développement en Russie.

Le sous-marin stratégique à propulsion nucléaire Dmitri Donskoï est entré en service au tout début des années 1980. Il appartient à une classe de submersibles soviétiques développée en pleine guerre froide, le projet 941 Akula (“requin”) ; le nom de code que l’Alliance atlantique (Otan) avait attribué à cette classe était “Typhoon”. Elle a été conçue par les ingénieurs militaires pour concurrencer les nouveaux sous-marins américains de la classe Ohio.

Vitesse et furtivité

Capables d’emporter plusieurs missiles stratégiques pouvant être équipés de charges nucléaires, les Typhoon étaient redoutés pour leur vitesse et, surtout, leur furtivité, car ils étaient extrêmement silencieux en plongée. L’Union soviétique en possédait six au total. Le Dmitri Donskoï a connu sa dernière modernisation en 2002. Il était surtout utilisé pour des tests du nouveau missile Boulava par la marine de guerre russe.

Ce modèle de sous-marin a été rendu célèbre par le roman Octobre rouge, de l’écrivain américain Tom Clancy, publié en 1984, et surtout par son adaptation cinématographique en 1990 (À la poursuite d’Octobre rouge), avec Sean Connery dans le rôle du commandant soviétique qui veut faire défection et passer à l’Ouest.