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Afghanistan: un an après le retour des talibans, l'horizon de plus en plus sombre des femmes

Depuis le 15 août 2021, l'Afghanistan a été repris par les talibans. Sur le plan politique, les fondamentalistes religieux ont instauré l’Émirat islamique d’Afghanistan qui applique la charia, la loi islamique, de façon rigoriste. Les femmes ont vu leurs droits régresser de manière dramatique.

Depuis l'arrivée des talibans au pouvoir, les femmes ont vu leurs droits régresser de manière dramatique.
Depuis l'arrivée des talibans au pouvoir, les femmes ont vu leurs droits régresser de manière dramatique. © Marcus Yam/Los Angeles Times via Getty Images
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De notre correspondante à Kaboul,

Les droits des femmes régressent en Afghanistan, à commencer par celui du travail. Les femmes ont été bannies tout d’abord de la vie politique. Sous la République afghane d’Afghanistan, au Parlement, 27,7% des sièges de la Chambre du peuple étaient occupés par des femmes à qui était aussi réservée la moitié des sièges de la Chambre haute. La sphère politique est maintenant exclusivement masculine. Les femmes en sont bannies.

Certaines femmes travaillent encore à l’aéroport de Kaboul, dans certains corps des forces de sécurité. En revanche, les femmes fonctionnaires ont été bannies de plusieurs ministères. On en voit toujours quelques-unes dans les ministères de l’Éducation et de la Santé ainsi que de l’Intérieur, mais aucune au ministère des Finances. Les autorités leur ont demandé d’envoyer des hommes travailler à leur place.

Voile intégral, écoles interdites et chaperons masculins

Des ex-employées du ministère des Affaires féminines et du ministère des Affaires étrangères ont expliqué à RFI qu’il leur était demandé de rester chez elles. Elles ne perçoivent plus qu’une partie de leur salaire. L’une d’elles percevait 120 000 afghanis par mois, soit 1 300 euros sous l’ancien régime. Les talibans ne lui versent plus désormais que l’équivalent de 218 euros par mois.

Et en dehors du travail, les femmes ont perdu de nombreux autres droits comme le droit à l’éducation, puisque les collèges et les lycées sont toujours fermés aux filles. Les femmes sont soumises par un décret à l’obligation de porter un voile intégral dans la rue. Elles doivent être accompagnées d’un chaperon masculin lorsqu’elles voyagent au-delà de 72 km. D’ailleurs, de nombreuses ONG doivent, lorsqu’elles emploient une femme, faire un contrat d’accompagnateur à leur chaperon. Des agents du ministère pour la Promotion du vice et de la vertu font dorénavant aussi des rondes dans les rues des villes pour vérifier que ces règles sont suivies. Mais des femmes continuent de braver les interdits et on en voit encore dans les rues des villes marcher, un simple voile sur la tête, le visage découvert.

Dans une moindre mesure, les hommes sont aussi touchés. Ils ne sont pas soumis aux restrictions concernant le travail. Mais le port de la barbe est fortement recommandé. Certains hommes aux coupes de cheveux modernes ou sans barbes ont été réprimandés, voire frappés. Un habitant de Kaboul a expliqué à RFI avoir vu débarquer dans la piscine qu’il fréquente des policiers venus vérifier la longueur des maillots de bain que portaient les hommes, excluant ceux dont les maillots ne couvraient pas jusqu’aux genoux et décrétant que les garçons mineurs ne pouvaient pas nager dans les mêmes créneaux horaires que les adultes. Toutes ces restrictions ont modifié l’atmosphère dans le pays, surtout dans les villes comme Kaboul.

► À écouter aussi : Décryptage - Femmes en Afghanistan: retour aux enfers sous le joug des talibans

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