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Les plus beaux villages d’artistes à voir en France

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Publié le , mis à jour le
Et si cet été on marchait dans les pas des grands maîtres ? À Pont-Aven avec Gauguin, à Saint-Tropez avec Signac, ou à Auvers-sur-Oise avec Van Gogh… Partout en France, bien des villages ont inspiré les peintres, au point de devenir de véritables ruches artistiques dont on perçoit aujourd’hui encore l’esprit en en arpentant les ruelles.

Auvers-sur-Oise : la dernière demeure de Van Gogh

C’est un charmant coin de campagne, à seulement 30 kilomètres de Paris. L’aventure artistique d’Auvers-sur-Oise débute en 1860, avec l’arrivée de Charles-François Daubigny, peintre paysagiste précurseur de l’impressionnisme. Charmé par cet environnement naturel et bucolique, il y fait bâtir une maison. Sur les rives de l’Oise, il amarre son « bateau-atelier », véritable atelier sur l’eau ! Comme lui, d’autres grands noms de la peinture comme Monet, Cézanne ou encore Pissarro se sont laissé séduire par ce cadre enchanteur. Mais celui qui a marqué à jamais l’histoire du village, c’est bien sûr Vincent Van Gogh. Installé à l’auberge Ravoux, il passe à Auvers-sur-Oise les derniers mois de sa vie et y peint de nombreuses toiles. C’est d’ailleurs ici qu’il est enterré, aux côtés de son frère adoré, sous un émouvant tapis de lierre. La maison du docteur Gachet (médecin et ami de Van Gogh), le musée de l’absinthe, ou encore le château d’Auvers : prévoyez d’y passer la journée sans vous ennuyer !

La maison-atelier du peintre Charles-François Daubigny à Auvers-sur-Oise ; Auberge Ravoux où Van Gogh logea avant sa mort
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La maison-atelier du peintre Charles-François Daubigny à Auvers-sur-Oise ; Auberge Ravoux où Van Gogh logea avant sa mort

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© Hemis.fr

Barbizon : où l’art se vit en plein air

Il a donné son nom à une école précurseuse de l’impressionnisme : Barbizon, situé en lisière de la forêt de Fontainebleau, a attiré des peintres en quête de verdure et d’air pur, comme Camille Corot, Jean-François Millet ou Théodore Rousseau… En 1875, on y comptait une centaine d’artistes. Ce n’est donc pas un hasard si cet ancien hameau de bûcherons est désormais surnommé le « village des peintres » ! Après avoir flâné le long de la rue principale, entourée de maisons pittoresques à souhait, direction l’auberge de Ganne. Ouverte en 1822, elle abrite désormais le musée départemental des peintres de Barbizon. La visite se poursuit avec la maison-atelier de Théodore Rousseau, et celle de Jean-François Millet, illustres habitants du village. Et pour poursuivre l’excursion en terre artistique, n’hésitez pas à pousser jusqu’à Thomery, à une quinzaine de kilomètres, où la peintre Rosa Bonheur s’est installée dans un château aujourd’hui devenu son musée.

Bâtiment historique de Barbizon ; Rue pittoresque du village de Barbizon
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Bâtiment historique de Barbizon ; Rue pittoresque du village de Barbizon

Collioure : le berceau du fauvisme

D’un côté, la Méditerranée d’un bleu profond. De l’autre les montagnes tapissées de vignes. Joyau de la côte Vermeille, Collioure est aussi le berceau du fauvisme. C’est dans ce décor de carte postale que Matisse et Derain ont, en 1905, planté leur chevalet et inventé une nouvelle manière de peindre. Ils traduisent sur la toile le paysage de façon totalement suggestive, laissant exploser la couleur en de larges aplats. Et le fauvisme est né ! Suivront Albert Marquet, Raoul Dufy, Georges Braque, Foujita, Juan Gris, Paul Signac et bien d’autres. En bord de mer ou dans les ruelles bordées de maisons colorées, l’esprit de ces peintres plane sur Collioure, plus encore à l’hôtel des Templiers où nombre d’entre eux avaient leurs habitudes. Le village tout entier a des allures de tableau vivant ! Autre étape obligée si vous êtes dans le coin : Céret, village situé à une trentaine de kilomètres de la côte et surnommé « la Mecque du cubisme ». Un musée d’art moderne pourvu d’une très belle collection y témoigne du passage de Pablo Picasso ou Marc Chagall à partir des années 1910.

Panorama sur la ville de Collioure ; André Derain, “Bateaux dans le port de Collioure”, 1905
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Panorama sur la ville de Collioure ; André Derain, “Bateaux dans le port de Collioure”, 1905

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© Seaphotoart / Alamy / Hemis ; © Adagp Paris 2017

Giverny : l’Éden de Claude Monet

Ce petit village de l’Eure est pour l’éternité lié à Claude Monet. Le père de l’impressionnisme s’y installe en 1883 et y demeure jusqu’à sa mort. Autour de sa maison, il crée un somptueux jardin. Il s’agit pour le peintre d’une œuvre d’art à part entière, une source inépuisable d’inspiration, à l’image de son fameux bassin aux nymphéas, surmonté d’un pont japonais. À deux pas, le musée des Impressionnismes, discrètement niché au pied d’une colline, explore le mouvement sous toutes ses facettes, de ses prémices à son héritage contemporain. Avant de reprendre la route, des couleurs plein les yeux, faites une pause à l’ancienne auberge Baudy. Comme vous, Cézanne, Renoir, Sisley, Rodin, Mary Cassatt, s’y sont attablés. Une institution ! Tout près, le pittoresque village de Vernon, où Bonnard élut domicile, mérite aussi un crochet, loin de la foule des touristes.

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Musée des Impressionnismes - Giverny

Ancien hôtel Baudy, restaurant-musée, lieu historique fréquenté par de nombreux artistes du temps de Monet ; L’étang aux Nymphéas et le Pont Japonais, Jardins de Monet, Giverny
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Ancien hôtel Baudy, restaurant-musée, lieu historique fréquenté par de nombreux artistes du temps de Monet ; L’étang aux Nymphéas et le Pont Japonais, Jardins de Monet, Giverny

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Photo Franck Guiziou / hemis.fr ; © ADT de l'Eure, J.F . Lange

Pont-Aven : galettes et Gauguin

En Bretagne, on l’appelle « la cité des peintres ». Car si Pont-Aven est restée célèbre pour ses galettes, elle l’est aussi pour son école de peinture, qui a rassemblé Paul Gauguin, Paul Sérusier ou encore Émile Bernard – autant de noms que l’on retrouve dans les collections du musée, situé en plein cœur du village. De part et d’autre des rives paisibles de l’Aven, ce dernier n’a rien perdu de ses charmes d’antan, avec ses ateliers et des galeries, son port de plaisance et ses anciens moulins dont il subsiste quelques ruines… Sur les hauteurs se déploie le somptueux bois d’Amour. C’est dans ce décor de conte de fées que Sérusier a peint, sur les conseils de Gauguin, son Talisman (1888). Pour achever la balade, direction la chapelle Notre-Dame de Trémalo, où se trouve le « Christ jaune » qui a inspiré à ce dernier plusieurs toiles. La meilleure saison pour une escapade ? Au tout début de l’été, lorsque les hortensias teintent le paysage de bleu et de rose.

Rivière Aven avec l’hôtel et le restaurant “Moulin de Rosmadec”, Pont-Aven ; Port au bord de la rivière Aven
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Rivière Aven avec l’hôtel et le restaurant “Moulin de Rosmadec”, Pont-Aven ; Port au bord de la rivière Aven

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© mauritius images GmbH / Alamy / Hemis

Saint-Paul de Vence : l’art moderne perché

Le point commun entre Marc Chagall, Jacques Prévert, Yves Montand et James Baldwin ? Tous sont tombés amoureux de Saint-Paul de Vence ! Entouré de remparts, le village domine, au sommet d’une colline, le paysage alentour. Rien de tel l’été, pour trouver un peu de fraîcheur, que de s’engouffrer et de se perdre dans ses ruelles où la végétation grimpe sur les vieilles pierres. Au détour de l’une d’elles se trouve la chapelle des Pénitents Blancs dont le décor époustouflant fut réalisé par le peintre Jean-Michel Folon. Si votre budget vous le permet, une pause s’impose à l’auberge de la Colombe d’Or, où se sont arrêtés Matisse, Picasso ou Léger. Saint-Paul de Vence est aussi lié au couple Maeght. Dans leur fondation, située à l’extérieur du village, les œuvres de Miró, Giacometti ou Calder se déploient à l’ombre de la pinède. C’est à quelques pas de ce haut lieu de l’art moderne que s’est installée tout récemment la fondation CAB où rayonnent quelques grands noms de l’art contemporain, en particulier minimal et conceptuel.

Vue aérienne sur le village de Saint-Paul-de-Vence
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Vue aérienne sur le village de Saint-Paul-de-Vence

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© Thiebaut / Agence Thuria / © DR

Saint-Cirq-Lapopie : le rêve d’André Breton

Lorsqu’il découvre Saint-Cirq-Lapopie par hasard, dans les années 1950, le coup de foudre est immédiat. Le pape du surréalisme y achète une ancienne demeure de chevalier, l’Auberge des Mariniers, qu’il transforme en véritable repère d’artistes. Tous les étés, le petit village médiéval, perché à flanc de falaise au-dessus de la vallée du Lot, voit ainsi défiler Salvador Dalí, Toyen ou encore Max Ernst. Lorsqu’on arpente ses petites rues pavées, on comprend aisément l’attachement de Breton qui écrivait, à propos de son petit coin de paradis : « J’ai cessé de me désirer ailleurs ». Ce n’est donc pas un hasard si, en 2012, Saint-Cirq-Lapopie était sacré « Village préféré des Français » !

Saint-Cirq-Lapopie, village historique en haut de la falaise
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Saint-Cirq-Lapopie, village historique en haut de la falaise

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© Alamy / Hemis / Photo Eric Carter

Saint-Tropez : sous le soleil des avant-gardes

C’est sans doute le plus connu de tous. Avant d’accueillir les yachts de la jet set du monde entier, Saint-Tropez n’était qu’un modeste village de pêcheurs, qui a d’abord fait chavirer le cœur des peintres, à commencer par Paul Signac. Conquis, le néo-impressionniste y invite ses amis, parmi lesquels Henri Matisse, Pierre Bonnard ou Raoul Dufy. Tous seront charmés par ses paysages sauvages, et surtout sa lumière. Pour retrouver l’âme de Saint-Tropez, il suffit de s’éloigner du bouillonnant Vieux Port, et d’arpenter les ruelles du village où fleurissent à la belle saison les bougainvilliers. Dans l’ancienne chapelle de l’Annonciade, le musée du même nom, qui fête cette année ses 100 ans, rassemble quelques chefs-d’œuvre pointillistes, nabis ou fauvistes. Et rappelle que Saint-Tropez fut l’un des plus ardents viviers de l’avant-garde.

Musée de l’Annonciade à Saint-Tropez ; le village de Saint-Tropez et sa baie
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Musée de l’Annonciade à Saint-Tropez ; le village de Saint-Tropez et sa baie

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© Hemis.fr / Photo Franck Chaput ; © Alamy / Hemis / Photo travelstock44

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Musée de l’Annonciade

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