Dix choses à savoir sur Giorgia Meloni, figure montante de l’extrême droite en Italie

La députée Giorgia Meloni, patronne du mouvement souverainiste et postfasciste Fratelli d’Italia (FdI).

La députée Giorgia Meloni, patronne du mouvement souverainiste et postfasciste Fratelli d’Italia (FdI). ALESSANDRO BREMEC/NURPHOTO/AFP

Portrait  A l’automne, la députée d’extrême droite pourrait devenir présidente du Conseil italien en succédant à Mario Draghi, qui assure l’intérim après sa démission.

1. Numéro 1

La patronne du mouvement souverainiste et postfasciste Fratelli d’Italia (FdI), Frères d’Italie en français, caracole en tête des sondages, avec près de 24 % des intentions de vote, selon une enquête de l’institut SWG du 18 juillet… La coalition de droite, qui réunit les FdI, la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi, est bien partie pour remporter, le 25 septembre, les législatives anticipées, après dix-sept mois de règne de Mario Draghi. « Je sais et je veux gouverner », assure Giorgia Meloni.

2. Opposante

Elle est la seule à ne pas avoir rallié le gouvernement d’union nationale de Draghi, qui rassemblait tout l’échiquier du Parlement italien, de la Ligue aux antisystèmes du Mouvement 5 Etoiles (M5S). Son choix a été payant. En 2018, les Frères d’Italie, alors le petit troisième de la coalition des droites, ne convainquaient que 4 % des électeurs aux législatives.

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3. Précoce

Adhérente à 15 ans à l’organisation de jeunesse du Mouvement social italien (le MSI, fondé en 1946 par d’anciens dignitaires du régime de Mussolini), membre du conseil de la province de Rome à 21 ans, députée à 29 ans, ministre de la Jeunesse de Berlusconi à 31 ans, son ascension s’est faite à vitesse grand V. Cette Romaine pugnace et pressée, journaliste de formation, pourrait devenir, à 45 ans, la première femme à s’installer au palais Chigi.

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4. Mussolinienne

Giorgia Meloni a voulu rétablir le 4 novembre (anniversaire de l’armistice de 1918) comme fête nationale, un jour « plus fédérateur » à ses yeux que le 25 avril, date de la libération de l’occupation nazie, ou que le 2 juin, date de naissance de la République italienne. Pour elle, « Mussolini est un personnage complexe ». Et aux élections européennes de 2019, elle a choisi Caio Giulio Cesare Mussolini, l’arrière-petit-fils du Duce, pour représenter son parti dans le Sud.

5. « Dieu, la patrie et la famille »

« Je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne. Vous ne m’enlèverez pas ça. Nous défendrons Dieu, la patrie et la famille contre l’islamisation, faites-vous une raison ! », a-t-elle lancé en 2019, place San Giovanni, à Rome. Défense de la famille traditionnelle, opposition au droit à l’avortement, au mariage homosexuel, ainsi qu’à l’adoption entre personnes du même genre, un « caprice » selon elle. Et, bien sûr, préférence nationale, lutte contre « l’islamisation », plus de fermeté à l’égard de l’immigration… Son programme ressemble comme deux gouttes d’eau à ceux de la Ligue et des autres partis d’extrême droite européens.

6. Eurosceptique

« Cette nation a un besoin désespéré de recouvrer sa conscience, sa fierté et sa liberté », a tweeté la présidente de FdI. Elle ne réclame plus la sortie de l’Union européenne (UE) et de l’euro, comme par le passé, mais prône la souveraineté des pays européens dans les domaines économique, sécuritaire et migratoire, ainsi qu’une vision confédérale.

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7. Dédiabolisée

Comme Marine Le Pen en France, Giorgia Meloni cherche depuis peu à gommer le passé fasciste de son parti et les faux pas de son entourage. Peine perdue. A l’automne dernier, le site d’information Fanpage listait les déclarations enamourées des nostalgiques de la période mussolinienne au sein de sa formation.

8. Autobiographie

Dans un livre paru en 2021, « Io sono Giorgia. Le mie radici, le mie idee » (« Je suis Giorgia. Mes racines, mes idées »), elle raconte son père, expert-comptable d’origine sarde, sa mère, sicilienne, leur divorce, son enfance dans le quartier populaire romain de Garbatella, sa fillette de 4 ans… Un best-seller qui s’est écoulé à plus de 160 000 exemplaires.

9. (Copie de) Madonna

Le magazine « l’Espresso » l’a décrite en juin comme une « version cinégénique de Madonna, les cheveux ramenés en arrière et les boucles d’oreilles XXL ». « Une nouveauté par rapport aux machismes infantilisant d’un Berlusconi (sauce bunga-bunga) ou adolescent d’un Salvini », était-il précisé.

10. Ex-poutinophile

Proche du Hongrois Viktor Orbán, longtemps élogieuse vis-à-vis de Vladimir Poutine, elle défend la décision du gouvernement Draghi de fournir des armes défensives à l’Ukraine et s’affiche en partisane de l’Otan. Mais ses alliés, Salvini et Berlusconi, ami revendiqué de Poutine, s’opposent à l’envoi d’armes à Kiev. L’Italie, troisième économie de l’UE, menacée par la récession et la pénurie énergétique, suivra-t-elle la ligne atlantiste de Draghi ? L’Europe se serait bien passée de cette nouvelle crise.

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