Quand un refuge italien passe en territoire suisse à cause de la fonte d'un glacier
La hausse des températures au niveau des glaciers alpins a mené au déplacement naturel de la frontière entre l'Italie et la Suisse. Au milieu de cette démarcation, le refuge des Guides du Cervin.
Voici une histoire qui prouve que le dérèglement climatique peut rapidement devenir un enjeu géopolitique et économique. Le réchauffement climatique et la fonte des glaces ont en effet modifié de quelques dizaines de mètres la frontière tracée dans les Alpes entre l’Italie et la Suisse. Au centre de ce débat, le refuge des Guides du Cervin auparavant situé sur le territoire transalpin et désormais en grande partie dans la partie helvétique. Il faut tout d’abord comprendre comment a été faite la démarcation entre ces deux pays.
La frontière a ainsi été décidée en suivant la ligne de séparation des eaux qui s’écoulent au niveau de ces glaciers alpins. Celles qui se répandent vers le nord marquent le territoire suisse tandis que celles dont l’écoulement est dirigé vers le sud appartiennent à l’Italie. Auparavant bien déterminée, cette frontière s’est redessinée à la suite de la fonte du glacier du Théodule qui, entre 1973 et 2010, a perdu un quart de sa masse.
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D’autant plus que ce mont Cervin, où se situe le refuge des Guides du Cervin, est positionné dans l’un des endroits les plus prisés des Alpes en raison de sa proximité avec la station de ski de Zermatt-Cervinia, l’une des plus grandes stations au monde. Construit en Italie en 1984, ce refuge perché à 3 480 mètres d’altitude est désormais situé à deux tiers en territoire suisse.
Des intenses négociations
Depuis trois ans et le déplacement naturel de cette frontière, la situation du refuge a été au centre de nombreuses discussions et négociations qui ont mené à un compromis trouvé en novembre 2021. Le responsable de la frontière nationale suisse, Alain Wicht, a expliqué à l’AFP que chacun des deux pays avaient fait des concessions : « On a partagé un peu la poire en deux, en trouvant une solution pour que les deux se sentent sinon gagnants, au moins pas perdants. »
Le contenu exact de l’accord ne sera pas connu tout de suite, les deux parties devant attendre l’approbation des autorités. Mais l’ancien chef de la délégation suisse, Jean-Philippe Amstein, a divulgué quelques informations à l’AFP en assurant que l’accord portait sur un échange de territoires de taille et de valeur similaires : « La Suisse n’est pas intéressée à obtenir un bout de glacier et les Italiens n’arrivent pas à compenser la perte de surface suisse. »
Le refuge va rester sous bannière italienne
Une chose est néanmoins sûre, le refuge devrait restait italien. Le gardien du lieu a été informé de la nouvelle et s’est réjoui de cette décision : « Le refuge reste italien parce qu’on a toujours été italien. Le menu est italien, le vin est italien, et les taxes sont italiennes. »
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À noter que d’importantes rénovations sont prévues au sein du refuge. Des travaux qui ont dû s’arrêter durant les négociations, aucun des deux pays n’étant en mesure de délivrer un permis de construire.
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