Etats-Unis: Viols, agressions: des détenues vendues par un gardien

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États-UnisViols, agressions: des détenues vendues par un gardien

Près de 30 prisonnières ont déposé une plainte pour une «nuit de terreur» lorsque des détenus ont eu accès à leurs quartiers.

Renaud Michiels
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Renaud Michiels
Des détenues de la prison du comté de Clark, à Jefferson, dans l’Indiana, affirment avoir subi une «nuit de terreur».

Des détenues de la prison du comté de Clark, à Jefferson, dans l’Indiana, affirment avoir subi une «nuit de terreur».

Comté de Clark

L’effroyable se serait produit dans la prison du comté de Clark, à Jefferson, dans l’Indiana, selon une plainte civile qui vient d’être dévoilée. Le 23 octobre dernier, un gardien a vendu des clés à des détenus, leur donnant l’accès à des quartiers réservés aux femmes. Puis, des heures durant, ces prisonniers auraient violé, agressé ou brutalisé des détenues.

Le gardien David Lowe, 29 ans, a vendu à deux détenus pour 1000 dollars l’accès à des blocs réservés aux femmes, relate «Newsweek». Ces deux détenus, accompagnés d’autres, se sont alors rendus du côté des femmes et leur ont fait subir ce qui est décrit comme une «nuit de terreur».

8 détenues ont porté plainte. Et 20 autres également dans une plainte parallèle. D’autres pourraient encore suivre, selon la presse américaine.

Au moins deux viols

«De nombreux détenus de sexe masculin ont utilisé les clés obtenues de Lowe pour entrer dans les modules 4 (E) et 4 (F), où ils ont violé, agressé, harcelé, menacé et intimidé les plaignantes, ainsi que d’autres femmes, pendant plusieurs heures, ce qui a entraîné des blessures physiques et émotionnelles importantes», dit la plainte des 8 femmes. Au moins deux femmes disent avoir été violées. D’autres ont subi des blessures physiques importantes, notamment «des saignements, des déchirures vaginales et de l’herpès génital».

Les détenus masculins n’ont quitté les quartiers des femmes que le lendemain matin. Ils auraient mis des linges sur leurs têtes pour ne pas être identifiables sur les vidéos des caméras de surveillance.

Selon les poursuites, aucun agent pénitentiaire n’est venu en aide aux femmes pendant l’attaque, malgré la présence de caméras de surveillance.

Visé, le shérif dément

La plainte vise le gardien qui a vendu les clés mais aussi la prison en général et l’autorité qui en est responsable, le département du shérif du comté de Clark. Une «défaillance systémique» est dénoncée, avec un shérif qui «n’a pas correctement doté la prison, formé et supervisé les gardiens.»

«Newsweek» note cependant que le bureau du shérif conteste fermement la majorité des accusations portées par les détenues. Il fustige le gardien qui a vendu les clés et son comportement de «voyou». Mais il affirme qu’au stade actuel de l’enquête, il n’y a pas eu de viol ni de nombreuses agressions alléguées. L’avocat du bureau du shérif a même affirmé que les prisonnières ont inventé des agressions pour «tirer un profit financier des crimes de David Lowe.»

La justice devra trancher. Le gardien David Lowe, lui, a été licencié et arrêté peu après la nuit des attaques présumées. Poursuivi au pénal, il sera jugé en septembre.

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