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Société Santé
Faits divers violents : "La psychiatrie ne parvient plus à prendre en charge les populations marginales"
Le centre hospitalier Gérard Marchant où plusieurs fugues de patients se sont produites, le 29 janvier 2022 à Toulouse.
FRED SCHEIBER/SIPA

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Faits divers violents : "La psychiatrie ne parvient plus à prendre en charge les populations marginales"

Entretien

Propos recueillis par

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Alors que les faits divers violents se succèdent cet été, la psychiatrie française a le plus grand mal à absorber le nombre de malades qu'on lui présente. Au point de créer un risque pour la société ? Pour le Dr Daniel Zagury, la psychiatrie française est à la veille d'une véritable explosion, qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la sécurité publique.

La psychiatrie publique française a-t-elle les moyens de prévenir les passages à l'acte violents ? Marianne s'est entretenu avec le psychiatre Daniel Zagury, auteur du Massacre de la psychiatrie, un ouvrage où il expose, sans concession, les causes de l'appauvrissement de la discipline en France, parent pauvre d'une médecine publique déjà largement sous-dotée. Pour le spécialiste, la France est à la veille d'une violente prise de conscience des conséquences dramatiques de l'abandon d'un secteur désormais moribond.

Marianne : On semble voir une recrudescence de faits de violence cet été en France. Dans certains cas, la santé mentale des individus concernés pourrait être en cause. Peut-on dire que l'état dans lequel se trouve la psychiatrie française a un impact sur la sécurité publique ?

Dr Daniel Zagury : C'est une évidence. La psychiatrie publique actuelle ne parvient plus à prendre en charge les patients qui ont un niveau d'insertion sociale minimal. La psychiatrie, et donc les équipes mobiles psychiatrie et précarité, a énormément de mal à prendre en charge les populations les plus marginales. Si vous tenez compte du fait qu'une partie de ces populations ont migré, qu'elles viennent parfois de très loin et ne parlent pas la langue, c'est encore plus compliqué.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne