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NicaraguaUn dirigeant de l’opposition condamné à dix ans de prison

Yubrank Suazo en juin 2019 à sa sortie de prison.

La justice nicaraguayenne a condamné mercredi à 10 ans de prison un dirigeant de l’opposition qui avait été l’un des meneurs des protestations contre le gouvernement de Daniel Ortega en 2018, a rapporté son mouvement politique.

Selon l’Alliance civique pour la justice et la démocratie (ACJD), un tribunal de Managua a condamné Yubrank Suazo à cinq ans pour «complot en vue de porter atteinte à l’intégrité nationale» et à cinq ans supplémentaires pour «propagation de fausses nouvelles». Suazo, 31 ans, est originaire de la ville méridionale de Masaya, où les plus fortes manifestations antigouvernementales ont eu lieu en 2018. Il a été «poursuivi et condamné sans avoir commis le moindre crime, ni avoir le moindre lien avec des structures criminelles», a estimé l’ACJD, l’un des groupes d’opposition nés à la suite des manifestations.

Suazo a été libéré en 2019 après une grâce que le gouvernement a accordée à des centaines d’opposants ayant participé aux manifestations, après la médiation de l’Église catholique. En mai, il a de nouveau été arrêté et cette fois traduit en justice.

Quelques jours auparavant, il avait déclaré que la police avait empêché l’accès des paroissiens à un temple catholique à Masaya, dont le prêtre, Harvy Padilla, avait dénoncé le harcèlement policier. À cette occasion, l’évêque de Matagalpa, Rolando Alvarez, a assuré que le gouvernement entendait «étouffer la voix de l’Église» contre les injustices. Suazo est l’un des 190 opposants détenus au Nicaragua, selon des organisations de défense des droits de l’homme.

Ortega au pouvoir depuis 2007

Parmi les personnes détenues – en prison ou en résidence surveillée – figurent sept anciens candidats à la présidence qui avaient l’intention de se présenter aux élections de novembre 2021, où Ortega a été réélu pour un quatrième mandat consécutif. Ortega a accusé les opposants emprisonnés «de financer ou de rechercher les ressources et le soutien des Yankees» pour déstabiliser le pays en 2018.

La répression de ces manifestations a fait au moins 355 morts, selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH). Le président, un ancien guérillero de 76 ans au pouvoir depuis 2007, a déclaré que, malgré l’amnistie de 2019, les opposants «continuaient de comploter et de parier sur une nouvelle vague de terrorisme» pour «disqualifier» les élections de l’an dernier. Les procès contre les opposants ont débuté en février dernier. Depuis, plus de 40 d’entre eux ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 13 ans de prison pour complot et autres crimes.

AFP