Le nombre d'outrages sexistes (toujours) en augmentation en France

Publié le Vendredi 29 Juillet 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Selon les derniers chiffres dévoilés par le ministère de l'Intérieur, le nombre d'outrages sexistes aurait encore augmenté en 2021. Une hausse vraiment inquiétante.
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2 300. C'est le nombre affolant d'outrages - ou infractions - sexistes dénombrés en France en 2021. Un chiffre en hausse par rapport à celui rapporté l'année précédente, qui était... De 1 405. Une augmentation indéniable donc.

Selon les chiffres partagés par le ministère de l'Intérieur dans ce nouveau rapport, 91 % des victimes d'outrages sexistes sont des femmes et les auteurs d'outrages sexistes sont "quasi-exclusivement" des hommes. Parmi ces victimes féminines, 61 % n'ont même pas la trentaine et, parmi ces 61 % encore, 23%.... Sont mineures.

Des chiffres inquiétants.

"Des outrages portant atteinte à la dignité"

Comme le relate le site de franceinfo, 75 % des infractions en question sont des "outrages sexistes portant atteinte à la dignité ou créant une situation intimidante, hostile ou offensante imposée à une personne". En outre, si le rapport du ministère fait mention d'outrages sexistes, majoritairement perpétués sur des femmes, il prend également le pouls de l'homophobie en France. 5 % des outrages rapportés auraient été commis majoritairement envers des hommes "en raison de l'orientation sexuelle de la victime".

Pour rappel, en juin dernier, un rapport de l'association L'Autre Cercle démontrait une inquiétante perduration des discriminations envers les personnes LGBT en France, notamment au sein du lieu de travail : un quart des personnes interrogées y dénonçait des discriminations de la part de leur direction.

Parmi ces outrages sexistes, l'on constate également une forte présence du harcèlement dans les transports, qui atteint 18 %. Dans une région comme l'Ile-de-France, on compterait jusqu'à 4 infractions sexistes pour 100 000 habitants. En janvier dernier déjà, l'on apprenait que 228 510 personnes avaient enregistrées comme victimes d'atteintes à caractère sexiste et sexuel par la police en 2020, soit 8% de plus qu'en 2019.

Le ministère de l'Intérieur observait alors : "Une des conséquences de la libération de la parole se concrétise par l'essor de plaintes portant sur des faits anciens, dont la part a augmenté depuis 2018, notamment concernant les violences conjugales et les violences sexuelles". Un état des lieux critique.