Moscou et Kiev s'accusent mutuellement du bombardement d'un camp de prisonniers ukrainiens qui a fait 40 morts
L'armée russe a accusé vendredi les forces ukrainiennes d'avoir bombardé dans la nuit une prison du Donbass (est) sous contrôle des séparatistes pro-russes, tuant 40 prisonniers de guerre ukrainiens et en blessant 75 autres.
- Publié le 29-07-2022 à 13h21
- Mis à jour le 29-07-2022 à 19h25
Le ministère russe de la Défense a affirmé dans un communiqué que des tirs d'un système d'artillerie Himars, fourni à l'Ukraine par les Etats-Unis, avaient frappé la prison de la région de Donetsk, où étaient incarcérés ces soldats ukrainiens.
Selon le ministère, cette prison est située près de la localité d'Olenivka (Elenovka en russe) à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Donetsk, la capitale des séparatistes pro-russes de la région éponyme.
"Cette provocation scandaleuse vise à effrayer les soldats ukrainiens et à les dissuader de se rendre", a assuré le ministère. La télévision publique russe a diffusé des images présentées comme étant celles des baraquements carbonisés, sans montrer de victimes. L'AFP n'a pas pu vérifier ces déclarations de source indépendante.
Le ministère précise que la prison abritait notamment des membres du régiment Azov, qui s'est illustré dans la défense de la ville de Marioupol face à l'armée russe et que Moscou accuse d'être une formation néo-nazie. Après de longues semaines de siège et de résistance sur le site sidérurgique d'Azovstal à Marioupol, quelque 2.500 combattants ukrainiens s'étaient rendus en mai. Les autorités russes avaient indiqué qu'ils seraient incarcérés à Olenivka. Les systèmes de lance-roquettes multiples Himars, livrés à Kiev par les États-Unis, se sont révélés particulièrement redoutables contre les positions de l'armée russe ces dernières semaines.
L'Ukraine n'a "jamais" visé des infrastructures civiles ou des prisonniers de guerre
"Les forces armées d'Ukraine, qui adhèrent pleinement aux principes et aux normes du droit international humanitaire, n'ont jamais procédé et ne procèdent pas à des bombardements d'infrastructures civiles, en particulier dans des endroits où des prisonniers de guerre sont susceptibles d'être détenus", a assuré l'armée ukrainienne dans un communiqué.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a lui accusé la Russie d'être à l'origine de cette frappe. "La Russie a commis un autre crime de guerre terrifiant en bombardant un établissement correctionnel dans la région occupée d'Olenivka où elle détenait des prisonniers de guerre ukrainiens", a assuré Dmytro Kouleba sur Twitter.