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Actualité de la recherche

Chiens : Halte aux stéréotypes de race !

Adèle Cailleteau

Sciences Humaines N° 350 - Août - septembre 2022

Les boxers sont affectueux, les pitbulls agressifs… Et si ces stéréotypes qui associent race et comportement d’un chien reposaient sur des idées fausses ? La chercheuse Kathleen Morrill raconte en avoir eu le pressentiment dès l’enfance avec ses deux épagneuls nains, dont l’un était peureux et l’autre extraverti. Ses recherches, publiées en une de la prestigieuse revue Science, lui en ont donné le cœur net : l’environnement joue un rôle bien plus important que la race. Cette dernière n’explique en moyenne que 9 % des variations comportementales d’un chien.

Plus de 18 000 propriétaires canins ont participé à l’étude de K. Morrill et ses collègues en répondant à un long questionnaire en ligne sur l’apparence et l’attitude de leur toutou. L’ADN de plus de 2 000 chiens « pure race » ou croisés a aussi été séquencé. Le but : passer au peigne fin huit traits de caractère et mesurer leur hérédité. Le degré de sociabilité d’un chien avec ses congénères, par exemple, ne s’hérite presque pas. Et malgré leur réputation, les pitbulls ne sont pas plus agressifs que d’autres chiens…

D’autres traits, en revanche, sont associés à certaines races. Comme la propension qu’a un chien de répondre aux ordres, de sorte que les borders collies et les bergers malinois sont plus faciles à entraîner que les beagles. Mais la race d’un chien aura aussi une influence sur la façon dont son maître le perçoit. Les propriétaires de labradors « pure race » décrivent leur chien comme proche des humains, conformément au stéréotype. Pourtant, l’analyse des chiens croisés labrador montre que la sociabilité avec les humains n’est pas particulièrement héritée.

Pour ce qui est de l’apparence physique, la race est déterminante à 80 %. Logique, quand on sait que les races modernes sont une invention victorienne qui ne date que du 19e siècle pour se conformer « à un idéal physique et la pureté de la lignée », comme l’écrivent les chercheurs.


À LIRE

• Kathleen Morrill et al., « Ancestry-inclusive dog genomics challenges popular breed stereotypes », Science, 29 avril 2022

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