Effectifs, part de femmes, âge, rémunération : l'évolution du métier des enseignants en 10 infographies

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Effectifs, part de femmes, âge, rémunération : l'évolution du métier des enseignants en 10 infographies

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Les services statistiques du ministère de l'Éducation nationale publient chaque année un rapport sur l'évolution du système éducatif.
Les services statistiques du ministère de l'Éducation nationale publient chaque année un rapport sur l'évolution du système éducatif.
© Getty - Emilija Manevska

Les personnels de l'éducation font leur rentrée ce mercredi. Ces dernières années, la part des non-titulaires augmente, les femmes deviennent majoritaires dans les postes de direction, l'âge des personnels est en hausse. On fait le point sur les chiffres clés en 10 infographies.

Plus d'1,2 million de personnels de l'Éducation nationale retrouvent les chemins de l'école ce mercredi. Ils seront rejoints jeudi par 12,7 millions d'élèves. À quelques jours de la rentrée, la DEPP (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance) et le SIES (Systèmes d'information et études statistiques), les services statistiques de l’Éducation nationale, publient chaque année les chiffres clés du système éducatif. Le rapport 2022 est paru fin août. Il analyse les données des dernières années jusqu'à la rentrée scolaire 2021-2022 et consacre tout un chapitre aux personnels de l'éducation.

La rédaction numérique de France Inter s'est plongée dans ce rapport. Augmentation des personnels non-enseignants, les femmes désormais majoritaires aux postes de direction, le vieillissement des personnels ou encore leur mobilité : découvrez en dix infographies l'évolution des métiers de l'éducation, entre 2015 et 2021.

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Plus de 114 000 personnels supplémentaires depuis 2015

Parmi les 1,2 million de personnels exerçant dans l'Éducation nationale en 2021-2022, la grande majorité sont des enseignants : 717 800 dans le public et 141 200 dans le privé sous contrat. "Dans le secteur public, le nombre d’enseignants auprès d’élèves a augmenté de 1,6 % depuis la rentrée 2015. Dans le secteur privé, l’augmentation est plus limitée (+0,7%)", notent les rapporteurs. Ils sont un peu moins nombreux en 2021 qu'en 2020.

L'augmentation est plus forte du côté des effectifs des personnels de l'Éducation nationale effectuant une mission autre que l'enseignement (direction, administration, santé, soutien, inspection, etc.) puisque la hausse est de 44,7 % depuis 2015 (voir plus bas).

Forte augmentation des personnels non-enseignants

Les rapporteurs voient dans la hausse des personnels non-enseignants la conséquence de deux mesures : le "recrutement soutenu d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH)" et celui d'alternants, en 2021, pour des missions de soutien à l'enseignement. Concernant les autres personnels non-enseignants, c'est-à-dire dans l'administration, la logistique, les personnels de santé ou encore la direction, il y a globalement une stagnation des effectifs.

La part des non-titulaires parmi les personnels de l'enseignement en augmentation depuis 2015

Sur les 1,2 million de personnels, tous ne sont pas titulaires de leur poste. "Un peu plus de 1 % des enseignants dans le premier degré public sont non-titulaires, contre 16 % des enseignants dans le premier degré privé sous contrat", indique le rapport. Dans le second degré aussi, les non-titulaires sont plus nombreux dans le secteur privé sous contrat (20%) que dans le secteur public (9%).

Ce sont les missions qui ne concernent pas directement l'enseignement qui embauchent le plus de non-titulaires en pourcentage. Depuis 2017, cela concerne même plus d'un personnel sur deux. "L'assistance éducative englobe à elle seule 177 200 personnes, exclusivement contractuelles. Parmi elles, les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) sont en forte croissance depuis 2015. Par conséquent, la part des agents non titulaires dans les missions non enseignantes est en hausse", écrivent les rapporteurs.

Les femmes largement majoritaires

Les femmes sont majoritaires dans la plupart des missions de l'Éducation nationale, et particulièrement dans l'accompagnement à la situation de handicap (92,4 % en 2021) et l'enseignement en premier degré (86,4 % en 2021).

Jusqu'en 2016, ce n'était en revanche pas le cas dans la branche de direction ou d'inspection. L'augmentation se poursuit et elles étaient majoritaires à 54,5 % en 2021. Pour les autres missions, l'évolution est stable ces dernières années.

Léger vieillissement des personnels

En 2021-2022, les personnels de l’Éducation nationale avaient en moyenne 44 ans. "Quel que soit le niveau d'enseignement, les enseignants sont généralement plus jeunes dans le public que dans le privé sous contrat, bien que les écarts tendent à se réduire", indiquent les rapporteurs. "Les enseignants affectés dans le premier degré ont en moyenne 43 ans dans le public contre 44 ans dans le privé et, respectivement, 45 ans contre 46 ans dans le second degré."

Les plus jeunes personnels sont ceux en charge d'assistance d'éducation ou d'assistance prévention sécurité, avec en moyenne 29 ans en 2021. Ceux chargés de l'accompagnement à la situation de handicap avaient en moyenne 45 ans. "Les personnes en mission de direction ou d'inspection ont en moyenne 52 ans, soit 6,6 ans de plus que celles relevant des autres missions non enseignantes (administratives, logistiques, sanitaires et sociales, soutien à l’enseignement, éducation)".

Depuis 2015, on observe un léger vieillissement de l'ensemble des personnels, d'un an en six ans.

L'âge de départ à la retraite a augmenté d'un an entre 2015 et 2021

En 2021, près de 23 300 personnels du public et du privé ont pris leur retraite. Ils sont partis en moyenne à l'âge de 62 ans. Dans le détail, "de nombreux enseignants du premier degré public ont été instituteurs pendant au moins quinze ans et bénéficient à ce titre de la possibilité de partir de manière anticipée à 57 ans", notent les rapporteurs. En 2021, ils sont partis en moyenne à 60,5 ans, hommes et femmes réunis. Dans le premier degré du privé, ils ont pris leur retraite près de cinq mois plus tard en moyenne. Les enseignants du second degré public, privé et les titulaires non-enseignants ont en moyenne environ 63 ans lors de leur départ à la retraite.

Cet âge moyen des départs à la retraite des personnels de l'Éducation nationale a augmenté d'environ un an entre 2015 et 2021 dans tous les corps, pour les hommes comme pour les femmes.

Un peu plus de 2 500 euros nets par mois pour un enseignant

Le rapport permet aussi de détailler la rémunération des enseignants. En 2020, ils gagnaient en moyenne 2 600 euros nets par mois dans le public et 2 200 euros nets par mois dans le privé sous contrat (y compris les temps partiels). Dans le secteur privé sous contrat, les enseignants perçoivent en moyenne des salaires plus faibles que leurs homologues du public en raison notamment du temps partiel ou incomplet plus fréquent et d'une cotisation pour la retraite plus élevée que dans le public.

L'ensemble des enseignants percevaient en moyenne à 2 532 euros nets par mois en 2020 mais comme dans toute grille salariale, il existe des disparités. Les 10 % les moins bien rémunérés percevaient au maximum 1 707 euros nets mensuels quand les 10 % les mieux rémunérés avaient au minimum 3 439 euros. Les enseignants contractuels sont moins bien rémunérés, en moyenne 1 562 euros nets par mois dans le premier degré et 1 829 euros dans le second degré.

Par ailleurs, "les enseignantes perçoivent des salaires moins élevés que leurs homologues masculins. En moyenne, une enseignante du public gagne 0,11 fois moins qu’un enseignant du public. Le rapport est de 0,08 dans le privé sous contrat", ajoute le rapport.

Une mobilité en légère baisse

Les enseignants titulaires sont peu nombreux à changer de département et d'académie d'affectation. À la rentrée 2021, cela représentait 1,1 % des enseignants titulaires du premier degré public (contre 1,2 % en 2015) et 1,7 % des enseignants titulaires du second degré public (contre 2,2 % en 2015). "Ces taux de mobilité s'élèvent respectivement à 16,9 % et 8,1 % en incluant les changements d'établissement n'entraînant pas de changement de département ou d'académie", précise le rapport.

En revanche, "la plupart des néo-titulaires changent d'établissement après leur stage pour leur première affectation en tant que titulaires : 96,4 % dans le premier degré et 92,6 % dans le second degré".

Les rapporteurs notent par ailleurs que les enseignants "ont plus souvent moins de six ans d'ancienneté dans leur école ou collège lorsqu'il est en éducation prioritaire que dans les autres".

Des arrivées vers la Loire-Atlantique, des départs depuis la Seine-Saint-Denis

Le taux de migration correspond à la "différence entre les entrées et les sorties d'une zone (académie ou département) au cours de la période rapportée à la population moyenne de la zone sur la période". Dans cette carte, ne sont pas comptabilisés les mouvements des agents n'ayant pas eu d'affectation en novembre 2020 et/ou en novembre 2021, ni ceux des néo-titulaires. Ce taux est positif en Loire-Atlantique (1,5 %) parce qu'il y a eu plus d'entrées que de sorties, et inversement pour la Seine-Saint-Denis (-2,6 %).

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