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Mostra de Venise : Téhéran «nous voit comme des criminels», dénonce le cinéaste Jafar Panahi

Le cinéaste iranien Jafar Panahi.
Le cinéaste iranien Jafar Panahi. AFP/Atta kenare

Actuellement incarcéré en Iran, le réalisateur iranien, en compétition pour le Lion d'or (Les Ours n'existent pas), a adressé une lettre ouverte aux organisateurs dans laquelle il attaque la politique de censure des autorités de son pays.

Dans une lettre ouverte adressée au Festival de Venise, où il est en compétition pour le Lion d'or, le cinéaste Jafar Panahi, condamné à six ans de prison en Iran en 2010 «pour propagande contre le régime», accuse les autorités de son pays de considérer les cinéastes indépendants «comme des criminels».

Dans cette tribune coécrite avec son confrère Mohammad Rasoulof et dont l'AFP a obtenu une copie auprès du festival, il dénonce les pressions subies par les réalisateurs iraniens : «Nous créons des œuvres qui ne sont pas des commandes, c'est pourquoi ceux qui sont au pouvoir nous voient comme des criminels.»

Jafar Panahi, en compétition cette année à Venise avec Les ours n'existent pas, a obtenu notamment un Lion d'or en 2000 pour Le Cercle, et le Prix du scénario à Cannes en 2018 avec Trois Visages, trois ans après l'Ours d'Or à Berlin pour Taxi Téhéran.

Artiste dissident, Jafar Panahi, l'un des cinéastes iraniens les plus honorés, a été arrêté puis condamné en 2010 à six ans de prison et à 20 ans d'interdiction de réaliser ou d'écrire des films, de voyager ou même de s'exprimer dans les médias. Il a continué cependant à travailler et vivre en Iran. Il a été notamment accusé de «propagande contre le régime», après avoir soutenu le mouvement de protestation de 2009 contre la réélection de l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique.

Placé en liberté conditionnelle depuis sa condamnation, le 11 juillet 2022, Jafar Panahi a été arrêté à son arrivée au parquet de Téhéran alors qu'il venait soutenir la cause de Mohammad Rasoulof, détenu depuis le 8 juillet avec son confrère Mostafa Aleahmad.

Toujours animés par un esprit de résistance malgré les intimidations constantes du régime iranien, les deux signataires ont conclu ainsi la lettre adressée à la Mostra : «L'histoire du cinéma iranien témoigne de la présence constante et active de réalisateurs indépendants qui ont lutté contre la censure et pour garantir la survie de cet art. Parmi ceux-ci, certains se voient interdire de tourner des films, d'autres ont été contraints à l'exil ou réduits à l'isolement. Nous sommes des cinéastes, des cinéastes indépendants.»

Le Cercle de Jafar Panahi en 2000, Lion d'or de la Mostra de Venise

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