Le Pr Daraï, accusé de viols, continue toujours d'exercer à l'hôpital Tenon

Le gynécologue Émile Daraï, accusé d'agressions sexuelles et de viol par des dizaines d'anciennes patientes, poursuit toujours ses consultations à l'hôpital Tenon (Paris). Des collectifs féministes dénoncent cette situation "aberrante".

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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Manifestation du collectif Stop aux Violences Obstétriques et Gynécologiques du 8 mars 2022, devant l'hôpital Tenon (Paris)
Manifestation du collectif Stop aux Violences Obstétriques et Gynécologiques du 8 mars 2022, devant l'hôpital Tenon (Paris)  —  Youtube : STOP VOG

La honte.” Dans une publication partagée sur leur compte Instagram ce lundi 5 septembre, les associations féministes “#NousToutes” et “Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques” (Stop VOG) ont partagé les convocations de patientes au service gynécologie de l’hôpital Tenon, à Paris. Les rendez-vous sont proposés avec le Pr Émile Daraï, visé par 28 plaintes pour viol et viol sur mineure.

L'hôpital Tenon "met en danger ses patient·es"

Spécialiste de l’endométriose et ancien chef de service de gynécologie-obstétrique et médecine de la reproduction à l'hôpital Tenon, le Pr Émile Daraï a été “mis en retrait de ses responsabilités” de chef de service et de responsable pédagogique en octobre 2021. Toutefois, il continue ses consultations et ses opérations à l'hôpital Tenon. 

Une situation dénoncée par les collectifs féministes, qui accuse l’établissement hospitalier de proposer des rendez-vous gynécologiques avec “un homme accusé d’agressions sexuelles, de viols et de viol sur mineure”. “Depuis des mois, l’hôpital ignore royalement ces dénonciations et met en danger ses patient·es. Dans une totale indifférence on continue de mettre entre ses mains de potentielles victimes.

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190 témoignages de violences gynécologiques

Tout en respectant la présomption d'innocence, il est urgent de garantir la sécurité des patientes", insiste le collectif Stop VOG, qui a recueilli “plus de 190 témoignages de violences gynécologiques” contre le Pr Daraï. En mai dernier, le spécialiste avait renoncé à participer à un congrès de gynécologie, après un appel à manifester contre son intervention par le collectif Stop VOG.

Dans un rapport publié fin 2019, la Cour des Comptes épinglait déjà l’Ordre des médecins, pointant un “contrôle déontologique” insuffisant, “au détriment de la sécurité des patientes”. “Certains conseils de l’Ordre ont cherché à couvrir les pratiques des médecins dont les insuffisances répétées ont eu des conséquences graves sur les patientes”. 

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