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Des chefs indigènes s'alarment que 26% de l'Amazonie soit irréversiblement détruite

La Coordination des organisations autochtones du bassin amazonien, réunie mardi au Pérou, s'inquiète également de l'assassinat de défenseurs et dirigeants amazoniens

Gregorio Mirabal, avec sa couronne de plumes rouges et jaunes, à Lima le 31 août. — © Paolo Aguilar / keystone-sda.ch
Gregorio Mirabal, avec sa couronne de plumes rouges et jaunes, à Lima le 31 août. — © Paolo Aguilar / keystone-sda.ch

«Alerte rouge» en Amazonie: 26% de l'écosystème du poumon vert de la planète est irréversiblement détruit à cause de la déforestation, du narcotrafic et de la contamination, ont averti mardi des dirigeants indigènes réunis à Lima, au Pérou. «C'est très alarmant», a souligné auprès de l'AFP le Vénézuélien Gregorio Mirabal, à la tête de la Coordination des organisations autochtones du bassin amazonien (Coica), qui représente 3,5 millions d'indigènes habitant cette région.

«C'est une alerte rouge nous disant que, si nous ne faisons rien maintenant, nous n'atteindrons pas les objectifs de développement de 2030 ni ceux des grands accords conclus à la COP de Glasgow», a assuré Gregorio Mirabal.

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Réunis pour le cinquième sommet des Peuples indigènes, dirigeants amazoniens et enquêteurs des neuf pays ont présenté un rapport démontrant que l'Amazonie se trouve à un point de non retour à cause des taux élevés de déforestation et de dégradation qui, combinés, représentent désormais 26% de la région. Les 74% restants nécessitent une protection immédiate, indique le rapport.

«Les gouvernements ont dit qu'ils sauveraient l'Amazonie, mais au vu de ces chiffres, force est de constater qu'ils ne tiennent pas leurs promesses», a affirmé le chef du peuple Wakuenai Kurripaco. «La température va augmenter de deux degrés si la déforestation se poursuit à ce rythme.»

Un appel au secours lancé

Selon Gregorio Mirabal, il existe dans cette région du monde quelque 511 peuples autochtones et 500 langues différentes y sont pratiquées.

Autre problème abordé lors du sommet: l'assassinat de défenseurs et dirigeants amazoniens, qui monte à plus de 280 dans les neuf pays que couvre cette forêt tropicale.

«L'Amazonie souffre parce que nous sommes envahis par l'exploitation forestière, les compagnies pétrolières et ceux qui attaquent nos territoires. Nous voulons lancer un appel au secours», a dit à l'AFP la Brésilienne Marciely Tupari, de la Coordination des organisations indigènes de l'Amazonie brésilienne.

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Les neuf pays amazoniens sont le Pérou, le Brésil, l'Equateur, la Colombie, le Venezuela, la Bolivie, la Guyane, la Guyane française et le Suriname.