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Affaire Griveaux : Juan Branco échappe à la justice… mais pas Piotr Pavlenski ni sa compagne
Piotr Pavlenski et sa compagne sont renvoyés en correctionnelles pour "« atteinte à l’intimité de la vie privée".
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Affaire Griveaux : Juan Branco échappe à la justice… mais pas Piotr Pavlenski ni sa compagne

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L'artiste russe et sa compagne, Alexandra de Taddeo, paraîtront devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffusé des vidéos à caractère sexuel de l’ancien porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

Retour d’un scandale politique à la barre. Deux juges d’instruction parisiens ont décidé, lundi 5 septembre, de renvoyer en correctionnelle l’artiste russe Piotr Pavlenski et sa compagne Alexandra de Taddeo, selon l'AFP. Ils comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Paris pour « atteinte à l’intimité de la vie privée ». Tous deux sont soupçonnés d’avoir diffusé des vidéos à caractère sexuel de l’ex-ténor de la majorité Benjamin Griveaux, en février 2020.

La diffusion de ces sextapes avait provoqué un scandale politique. Ancien secrétaire d’État, porte-parole du gouvernement et député, Benjamin Griveaux avait alors retiré sa candidature à la mairie de Paris, abandonnant par la suite sa carrière politique pour se reconvertir dans l’entreprenariat. Une épreuve également « très difficile et très violent[e] » pour sa vie professionnelle et familiale, avait-il déclaré en janvier 2021 devant les magistrats instructeurs.

« Pornopolitique »

Dans la foulée de la diffusion des vidéos, Piotr Pavlenski, 38 ans, et sa compagne, 31 ans, avaient été mis en examen le 18 février 2020. L’artiste russe, réfugié politique en France depuis 2017, avait revendiqué la diffusion, la réalisation et le montage des vidéos que Benjamin Griveaux, 44 ans, avait adressées à Alexandra de Taddeo lors de leur brève relation, entre mai et août 2018.

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Célèbre notamment pour s’être coupé un morceau d’oreille, cloué les testicules sur la Place Rouge à Moscou ou avoir incendié la façade d’une succursale de la Banque de France à Paris, Pavlenski avait qualifié sa démarche, présentée comme artistique et militante, avec le slogan « pornopolitique ». Ce procès n’est pas le seul que le Russe devra affronter : il sera par ailleurs jugé pour des « violences avec arme » commises lors du réveillon 2020 dans une soirée privée dans le quartier de Saint-Germain-des-Près (Paris).

Me Juan Branco hors de cause

Dans leur ordonnance, les juges relèvent que les deux prévenus ont « reconnu » avoir délibérément enregistré ces images, Alexandra de Taddeo expliquant les conserver par mesure de précaution afin de « prouver » leur relation. Les magistrats mettent en revanche en doute les affirmations de cette dernière selon qui la diffusion des images « aurait été effectuée par son compagnon sans qu’elle soit d’accord, ni même sans qu’elle en ait été préalablement informée ». Ils retiennent plutôt son « implication directe » au vu de « plusieurs éléments factuels » : le soutien financier d'une association qu'elle présidait au site « pornopolitique », mais aussi des messages supposément écrits par elle ou attribués à ses proches au moment de l'éclatement du scandale.

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Suivant l’avis du ministère public, les magistrats instructeurs ont définitivement mis hors de cause Me Juan Branco, un des avocats de Piotr Pavlenski, bien qu’ils estiment qu’« il a vraisemblablement joué un rôle actif dans la diffusion des vidéos litigieuses ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne