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Une nouvelle génération de djihadistes grandit au camp al-Hol

SYRIE / ROJAVA – Farhad Shami, porte-parole des FDS, déclare qu’une nouvelle génération de djihadistes grandit dans les camps al-Hol et Roj qui abritent les proches du groupe Etat islamique tenus par les forces arabo-kurdes. Il met en garde contre les tentatives de résurrection de l’EI à travers le camp al-Hol car «la 3e génération de jihadistes du camp d’al-Hol est plus dangereuse que l’Etat islamique.»

Il y a régulièrement des meurtres commis par les terroristes de DAECH dans le camp d’al-Hol abritant environ 56 000 proches des djihadistes de DAECH/ISIS, des déplacés syriens et des réfugiés irakiens. Al-Hole est qualifié de « pépinière de djihadistes » à cause de l’idéologie jihadiste perpétuée notamment par les femmes de DAECH qui inculquent le terrorisme islamiste de DAECH aux enfants présents dans le camp et massacrent celles et ceux qui ne vient pas selon la charia islamiste.

Depuis près de deux semaines, les forces kurdes fouillent le camp al-Hol abritant des jihadistes de DAECH où ils ont arrêté près de 150 suspects, dont des femmes, affiliés à l’État islamique. Elles ont également découvert des caches souterraines, une « prison », un « tribunal islamique », une « école » inculquant l’idéologie extrémiste de DAECH, des outils de torture et de mise à mort, des armes et des téléphones portables… dans le camp le plus dangereux au monde.

L’opération dans le camp de Hol (al-Hawl) près de Hassaké est la deuxième phase de l’opération «Humanité et Sécurité», qui a été lancée au printemps 2021 après l’explosion d’attaques terroristes contre les résidents, les ONG humanitaires et les forces de sécurité. L’opération est coordonnée par le Commandement des Asayish, et les FDS / YPG/YPJ soutiennent l’opération.

 

Farhard Shami

Farhad Shami, responsable kurde du centre médiatique des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), a parlé à l’agence de l’ANHA de la progression de la campagne de fouilles et de ses résultats provisoires.

Farhad Shami a commenté la négligence des forces internationales à l’égard des camps les plus dangereux du monde (camp al-Hol) : « Si cet endroit est devenu une bombe à retardement et que la crise s’y est aggravée à ce point, c’est à cause de ceux qui ont reculé sur cette question et n’ont pas résolu le problème de DAECH à la racine. »

« La génération qui grandit à al-Hol est plus dangereuse que l’Etat islamique »

Se référant au camp d’al-Hol, Shami a parlé du danger du camp, en disant : « Ce camp a été témoin de nombreux meurtres, rébellions des femmes de l’EI/Daech et de la maltraitance des enfants. La presse mondiale traite de ces questions, ainsi que des documents des Nations Unies.

La menace du camp d’al-Hol est connue depuis longtemps. Au début, les familles des mercenaires de l’Etat islamique/Daech se sont rendues au camp d’al-Hol [dans l’urgence] et il y a eu des signes de danger depuis la défaite de DAECH à al-Baghouz. Lorsque les femmes de l’Etat islamique/Daech sont arrivées, elles ont dit que le calife Abou Bakr al-Baghdadi a promis de les sauver et que ce sera un lieu temporaire pour développer leur idéologie. [Pour elles] C’est un lieu où elles élèveront une nouvelle génération de Daesh. Donc le danger du camp a atteint un point où il est devenu comme une bombe à retardement. DAECH est maintenant sur ce terrain tuant des gens et élevant une nouvelle génération. Le plus grand danger est qu’une nouvelle génération de jihadistes soit élevée à l’intérieur du camp. Cette génération sera plus dangereuse que DAECH; Il y avait donc un grand besoin pour cette campagne. »

« Le camp Al-Hol représente la 2e tentative d’établir une succession du califat de DAECH »

Shami a expliqué la raison du lancement de la deuxième phase de la campagne « Humanité et sécurité », déclarant : « l’État islamique dans ce camp a recommencé à se renforcer et à redevenir ce qu’il était autrefois. L’État islamique a été fondé dans ces camps par quelques personnes [attendant] l’occasion de se déployer et d’établir leur propre État. Al-Hol est la deuxième tentative de succession. Et c’est vraiment un danger que tout le monde voit. Par conséquent, bien que cette campagne ait été retardée par les attaques de l’État turc, [malgré l’inaction de] la communauté internationale qui a fermé les yeux sur al-Hol et s’est contentée de parler de la menace qu’il représente et de son incapacité à prendre des mesures concrètes sur cette question, les FDS et les Forces de sécurité intérieure ne peuvent, bien entendu, ignore cette menace; car cette bombe à retardement est présente dans nos régions et constitue une menace majeure pour nos territoires et nos acquis. »

Shami a poursuivi, se référant à la raison pour laquelle les FDS étaient impliquées dans la deuxième phase de la campagne « Humanité et sécurité » et a déclaré : « Les FDS sont des forces militaires pour la protection des frontières et les opérations extérieures sont menées par les FDS. Il y a, bien sûr, un système administratif formel pour le nord-ouest de la Syrie, mais l’Etat islamique n’est pas seulement une affaire interne, et ce fléau ne peut être interféré et traité uniquement par les Forces de sécurité intérieure. C’est pourquoi les FDS ont rejoint cette campagne en tant que soutien Le monde entier sait que les FDS ont de l’expérience dans la lutte contre le terrorisme de l’EI. Si ces forces n’avaient pas soutenu cette campagne, l’EI aurait considéré que cette campagne se déroulait uniquement de l’intérieur et aurait trouvé une opportunité pour mobiliser ses cellules de l’extérieur vers l’intérieur du camp (…) et attaquer les forces de sécurité (…). »

Le projet de l’Etat islamique de construire trois corridors

« Les FDS encerclent maintenant le camp. Il y a eu de nombreuses tentatives de l’Etat islamique pour ouvrir les couloirs. Au cours de la période précédente, nous avons révélé leurs tentatives de construire trois couloirs, dont l’un était l’accès depuis les zones occupées, à savoir la ligne de Jabal Kazuan à la prison d’al-Sina’a et transit de là à al-Hol puis à Tel Koçer

C’était leur projet initial. Le deuxième passage était de la frontière irakienne, plus précisément de l’est de Deir ez-Zor à Tel Koçer. Beaucoup de nos martyrs se sont élevés au rang de martyr au cours des périodes passées sur le Tel Koçer. Le troisième passage a été par la Badia syrienne, où des cellules secrètes de l’Etat islamique ont tenté de traverser le fleuve, cherchant spécifiquement à traverser cet Euphrate, et le gouvernement de Damas a fermé les yeux sur elles sous prétexte d’être préoccupé par d’autres guerres. Cependant, d’autres voies sont restées sur les frontières irakienne et turque; car le gouvernement irakien n’a pas fourni le soutien nécessaire et que l’État turc a toujours suivi ces cellules pour atteindre le camp d’al-Hol par ce couloir. Les FDS ont donc assumé le rôle principal pour isoler le camp d’al-Hol des cellules dormantes environnantes et renforcer leur contrôle sur le camp. »

La campagne en cours dans le camp d’al-Hol à ce jour a abouti à de nombreux documents qui corroborent et confirment les relations entre l’Etat islamique et l’Etat turc occupé. Farhad Shami a commenté les relations entre l’Etat islamique et l’Etat occupant turc, en particulier dans le camp d’al-Hol : « Le rôle de l’Etat turc est connu dans le monde. Mais certaines personnes l’ignorent et ne veulent pas voir et exposer cela. Si les forces internationales ne reconnaissent pas les relations entre l’Etat islamique et la Turquie, divulguent les documents en leur possession et traduisant l’État turc devant la Cour (CPI), la menace de l’Etat islamique continuera d’augmenter. »

Relations entre les renseignement turcs (MIT) et les cellules dormantes du camp al-Hol

« L’une des choses les plus visibles de cette campagne ; les relations entre les services de renseignement turcs et les cellules de l’EI », a expliqué Shami concernant le rôle des services de renseignement turcs à l’intérieur du camp et a poursuivi : « De nombreux mercenaires et familles ont cherché à s’échapper, et les Les services de renseignement turcs ont établi de nombreuses relations entre eux. Les endroits où se trouvent les familles de mercenaires dans le camp mettent en évidence l’implication directe des services de renseignement turcs dans leurs mouvements. Lorsque les attaques de l’État turc se multiplient, ils agissent directement. Quand vous voyez que les FDS n’est pas occupé par les frontières, ils se cachent et s’arrêtent un moment, c’est pourquoi ce n’est pas une affaire inconnue.

Le renseignement est derrière elle, que l’État turc a bien utilisé sur ses frontières et cherche maintenant à faire bon usage de ces fichiers, parmi nous aussi pour pouvoir les faire revivre afin qu’ils puissent exercer une influence sur la région. »

« La nouvelle génération de DAECH est la plus dangereuse »

Le camp d’Al-Hol a une nouvelle génération djihadiste, et elle soumise au lavage de cerveau par l’idéologie de l’Etat islamique qui est la plus grande menace pour le monde. Farhad Shami a ajouté : « Lorsque nous disons que le camp d’al-Hol est comme une bombe à retardement, nous ne disons pas qu’il contient quelques balles et armes. Ils cherchent à imposer la mentalité de l’Etat islamique dans le camp. Quand nous disons que DAECH est dans le camp d’al-Hol ; nous parlons de la troisième génération. Nous évaluons DAECH sur trois générations. La première génération était avant DAECH et était représentée par al-Qaïda, qui a formé la base de DAECH et la deuxième génération qui a fondé DAECH. La troisième génération, ce sont les enfants qui grandissent maintenant. Par exemple, lorsque les journalistes entrent dans le camp, des enfants de quatre ans les attaquent. Ces enfants sont nés lorsque leurs familles sont arrivées au camp en 2019 et représentent maintenant la troisième génération dans le camp. Selon les organisations humanitaires, 60 enfants de DAECH naissent ici chaque mois. Entre 2019 et 2022, 1 000 et 800 enfants de DAECH sont nés. Ces enfants de l’Etat islamique attaquent avec des pierres les journalistes, les institutions et les personnes qui leur fournissent la logistique. Lorsqu’ils se tournent vers eux, ils font avec leurs mains le signe de DAECH et disent « nous allons vous massacrer » . C’est dangereux. Cette génération qui a grandi dans la haine cherche à se venger de ses pères, parents et émirs. »

« La libération des Yézidies nous a remplis d’une grande fierté »

Selon Farhad al-Shami, s’exprimant sur la libération des femmes yézidies captives de DAECH, a déclaré: « Nous essaierons dans la mesure du possible, notamment sous la houlette des Unités de protection des femmes (YPJ), de libérer chaque femme yézidie où qu’elle se trouve. La libération de Wafa (une jeune yézidie de 18 libérée il y a quelques jours dans le camp al-Hol) était une grande fierté pour nous. Et pour traiter ce problème directement. Sauver une vie de ces monstres est une question très importante. Plus de 120 personnes ont maintenant été arrêtées ici. (…) Il s’agit d’une réalisation majeure de ce processus. »

« Notre traitement de ce sujet sera différent après la campagne »

Concernant le rapatriement des enfants et femmes de DAECH par leurs pays d’origines, Shami a déclaré que: « Jusqu’à présent, seuls 20 États ont pris un certain nombre d’enfants de leurs ressortissants et n’ont même pas pris [des] femmes. Les pays étrangers traitent cette question en fonction de leurs intérêts. Bien sûr, nos approches de cette question seront différentes après ce processus et nous disons aux forces internationales ; Cet endroit est devenu une bombe à retardement et la crise s’est aggravée à ce point. Les seuls responsables sont ceux qui ont tourné le dos à cette question et n’ont pas résolu le problème de DAECH à sa racine. »

ANHA