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Animaux d'élevage

Transport d'animaux vivants : l'UE tente de se réformer pour améliorer le bien-être animal

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a transmis à la Commission européenne cinq avis scientifiques destinés à améliorer le bien-être des animaux durant leur transport au sein de l'Union européenne.

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4,3 millions de bovins ont été transportés entre les États membres de l'UE chaque année sur la période 2019 à 2021.

Pixabay

Après une vidéo sur les conditions déplorables de transport de dindes et de dindons dans un élevage intensif situé à Sainte-Anne-sur-Brivet (Loire-Atlantique) et dans un abattoir situé dans le Morbihan, l'association de protection L214 déposait plainte auprès de la Commission européenne pour manquement au droit de l’UE. 

"Les règles de l’UE sur le transport des animaux sont dépassées, peu cohérentes et mal appliquées", avouait déjà, le 20 janvier 2022, le Parlement européen. Parmi les violations les plus flagrantes repérées figurent l’insuffisance de la hauteur des cages, le manque d’eau et de nourriture, le transport d’animaux trop nombreux ou sous des températures extrêmes. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) s'empare à son tour de cette problématique. L'agence de l'Union européenne a dévoilé le 7 septembre 2022 une série de cinq avis scientifiques pour améliorer le bien-être des animaux durant le transport. 

"Les bonnes pratiques en matière de bien-être animal permettent non seulement de réduire les souffrances inutiles mais elles contribuent également à renforcer la santé des animaux. Il s'agit donc d'un élément clé pour la sécurité de la chaîne alimentaire, compte tenu des liens étroits qui existent entre le bien-être et la santé animale et les maladies d'origine alimentaire", justifie Guilhem de Seze, responsable de l'évaluation des risques à l'EFSA.

Des millions de bovins transportés et une dizaine de conséquences sur le bien-être animal

Dans l'un des cinq avis envoyés par l'agence à Sciences et Avenir, il est noté qu'environ "4,3 millions de bovins ont été transportés entre les États membres chaque année sur la période 2019-2021, tous modes de transport confondus". Onze conséquences sur le bien-être animal ont été identifiées dont les blessures, une faim prolongée ou une soif prolongée.

Selon l'EFSA, la température à l'intérieur des véhicules spécialisés dans le transport des bovins ne doit pas dépasser 25°C. Elle recommande également des dimensions adaptées afin de permettre une bonne ventilation dans les camions et à l'animal de s'installer confortablement et d'ajuster sa posture lors des accélérations. Plus fragiles et plus légers, le transport des veaux représente encore un autre défi. 

Le transport de bétail dans un pays membre de l'UE est une chose. Mais entre 2019 et 2021, 0,3 à 0,48 million de bovins ont été exportés de l'Union européenne par la route, ajoutant de nombreuses difficultés. L'EFSA évoque notamment les attentes interminables aux postes-frontières ou encore des trajets de plusieurs jours sans point de repos identifiés. Et les quelque 3 millions d'animaux transportés chaque année par la mer (au Moyen-Orient et en Afrique) ne sont pas mieux lotis. 

Plusieurs sources de stress

Les avis de l'agence concernent également les chevaux, les cochons (31 millions d'animaux transportés entre les États membres par an), les moutons (3 millions d'animaux) ou encore les chèvres, avec des inquiétudes parfois différentes selon les espèces. Ainsi l'EFSA souligne que pour les chevaux et pour les porcs, il peut être source de stress de quitter des congénères connus pour finalement être regroupés avec des animaux inconnus. Elle souligne par ailleurs parfois une "utilisation inappropriée de chiens pour contrôler les moutons".

Lors d'un transport en conteneur de volailles et de lapins, l'agence recommande que la durée du trajet corresponde au temps passé par ces animaux dans le caisson et non seulement au déplacement. L'EFSA est également d'avis que "pour les poussins d'un jour, la seule façon d'éviter toute conséquence sur le bien-être est de transporter les œufs fécondés et de les faire éclore dans l’élevage de destination".

Globalement, les avis de l'EFSA se recoupent et définissent pour toutes les espèces des seuils pour les températures à maintenir dans les véhicules de transport, l'espace minimal nécessaire pour les animaux ainsi que la nécessité d'étancher au mieux leur soif et de combler leur faim.

Une révision de la législation de l'UE

Ces avis seront-ils suivis ? Il est encore bien trop tôt pour le dire. La Commission européenne travaille à une réforme des règles de transport des animaux afin de leur assurer une meilleure protection. Et les avis de l'EFSA devraient servir de base pour la révision de la législation de l'Union européenne. Celle actuellement en vigueur date de 2005 et la commission souhaiterait s'aligner sur les dernières données scientifiques connues. Elle devrait elle-même partager ses propositions en 2023.

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