Le 26 août dernier, suite à la crue du fleuve Indus et aux dramatiques inondations qui ont frappé le pays, le Pakistan a déclaré l'état d'urgence. Delphine Papin explique la façon dont une carte permet, mieux qu'un article, de prendre la dimension d'une catastrophe qui a submergé 10% du pays.
Au Pakistan, les crues du fleuve Indus et les inondations sont chose courante. Elles sont dues au phénomène cyclique de la mousson, c'est à dire à des vents océaniques chargés d'humidité qui, en venant buter sur la chaîne de l'Himalaya, produisent des pluies abondantes. Depuis le mois de mars 2022 en revanche, on assiste à des phénomènes très violents qui sont survenus en cascade - une exceptionnelle sécheresse notamment, suivie de pluies diluviennes.
10% du territoire sous les eaux
La carte choisie par Delphine Papin permet de saisir en un coup d'œil la géographie du Pakistan, ses montagnes, ses plaines, d'Islamabad, la capitale, au nord, à Karachi la capitale économique, au sud. Et la complexité de la répartition des inondations, qui au premier regard peut surprendre : pourquoi des régions éloignées des rives du fleuve Indus ont pourtant été fortement inondées ? Mieux qu'un long article, la carte révèle la vulnérabilité d'un pays pauvre face au dérèglement climatique : les villes pakistanaises en particulier, dont la croissance a été anarchique, n'ont jamais mis en place de politique de gestion de l'eau.
En superposant les informations, et en synthétisant l'ensemble de ces effets en cascade, la carte permet de mieux comprendre la nature de la catastrophe survenue ces dernières semaines, et les effets du réchauffement climatique sur une population déjà fragilisée par le manque de politiques préventives des autorités.
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