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Le sénateur républicain Lindsey Graham propose d’interdire l’avortement après 15 semaines de grossesse

Lindsey Graham, proche de Donald Trump, a présenté mardi un projet de loi qui interdirait l’avortement dans l’ensemble des Etats-Unis après 15 semaines de grossesse. Un coup politique qui ne changerait rien aux interdictions adoptées par une dizaine d’Etats conservateurs depuis la décision de la Cour suprême.
par AFP et LIBERATION
publié le 13 septembre 2022 à 21h29

Un coup politique pour adoucir l’image des Républicains. Celui-ci est cette fois porté par l’influent sénateur républicain proche de Donald Trump, Lindsey Graham. Il a présenté mardi un projet de loi qui interdirait l’avortement dans l’ensemble des Etats-Unis après 15 semaines de grossesse, suscitant une levée de boucliers immédiate dans le camp de Joe Biden.

Le droit à l’avortement est au centre des débats politiques depuis la décision de la Cour suprême en juin dernier, qui a rendu chaque Etat libre de l’interdire sur son sol. Le sénateur américain Lindsey Graham a vanté mardi les mérites de son texte, assurant qu’il offrait une solution de «consensus» sur la question. En interdisant l’avortement après 15 semaines, l’Amérique «serait d’un point de vue fédéral à un niveau assez cohérent avec le reste du monde», a défendu l’élu de Caroline du Sud lors d’une conférence de presse. Il a maintes fois pris pour exemple le cas de la France, où le délai pour les interruptions volontaires de grossesse est de 14 semaines. «De façon générale, c’est plutôt vu comme une bonne chose d’être aussi téméraire que les Français», s’est amusé le sénateur.

Le texte prévoit toutefois de laisser en place toutes les interdictions à avorter adoptées par une dizaine d’Etats conservateurs depuis la décision de la Cour suprême.

Empiéter sur le terrain démocrate

Bien plus modéré que nombre de propositions républicaines sur le sujet, le projet de loi donne aux conservateurs l’opportunité d’adoucir leur message auprès des électeurs américains, majoritairement en faveur du droit à l’avortement, à moins de deux mois des élections de mi-mandat. Ce qui a immédiatement fait bondir le camp démocrate, qui compte sur ce sujet pour mobiliser sa base en vue de ce scrutin, traditionnellement périlleux pour le pouvoir en place. Ce texte «priverait les femmes de leurs droits dans les 50 Etats» américains, a dénoncé la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre. «Ne vous y méprenez pas : si les républicains en ont la chance, ils veilleront à faire passer des lois encore plus draconiennes que ce projet», a renchéri la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

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