Elle braque une banque pour financer le traitement contre le cancer de sa sœur

Sali Hafez a déclaré à la chaîne de télévision locale Al-Jadeed TV qu’elle avait besoin de cet argent pour financer le traitement du cancer de sa sœur. Elle a déclaré qu’elle s’était rendue à plusieurs reprises à la banque pour demander son argent et qu’on lui avait répondu qu’elle ne pouvait recevoir que 200 dollars par mois en livres libanaises. Accompagnée d’une arme, cette dernière a déclaré que celle-ci était en réalité un jouet et appartenait à son neveu.

“J’avais déjà supplié le directeur de la succursale pour mon argent. Je lui avais dit que ma sœur était en train de mourir, qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps”, a-t-elle déclaré dans l’interview. “J’ai atteint un point où je n’ai plus rien à perdre”.

Les banques libanaises à court d’argent ont imposé des limites strictes aux retraits de devises étrangères depuis 2019, immobilisant les économies de millions de personnes. Environ trois quarts de la population ont glissé dans la pauvreté alors que l’économie du pays méditerranéen continue de s’effondrer.

La femme et des militants d’un groupe appelé Depositors’ Outcry sont entrés dans la succursale de la BLOM Bank et ont pris d’assaut le bureau du directeur. Ils ont forcé les employés de la banque à leur remettre 12.000 dollars et l’équivalent d’environ 1.000 dollars en livres libanaises.

Sali Hafez a déclaré qu’elle avait un total de 20.000 dollars d’économies bloquées dans cette banque. Elle a ajouté qu’elle avait déjà vendu un grand nombre de ses effets personnels et qu’elle avait envisagé de vendre son rein pour financer le traitement du cancer de sa sœur de 23 ans.

Nadine Nakhal, une cliente de la banque, a déclaré que les intrus “ont aspergé de l’essence partout à l’intérieur, et ont sorti un briquet et menacé de l’allumer.” Elle a ajouté que la femme avec le pistolet a menacé de tirer sur le directeur si elle ne recevait pas son argent.

Dans une vidéo diffusée en direct sur son compte Facebook Sali Hafez a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention de blesser qui que soit. “Je ne me suis pas introduite dans la banque pour tuer qui que ce soit ou mettre le feu à l’endroit. Je suis ici pour obtenir mes droits”.

Depuis son irruption dans la banque, la femme a été célébrée comme une héroïne sur les réseaux sociaux, alors que beaucoup de Libanais luttent pour joindre les deux bouts et récupérer leurs économies. Elle a encouragé d’autres personnes à prendre des mesures similaires pour récupérer leurs économies.

Certains militants sont entrés dans la banque avec cette dernière, tandis que d’autres ont organisé une manifestation à l’entrée. Selon des témoins, elle serait finalement repartie avec de l’argent dans un sac en plastique.

L’incident s’est produit quelques semaines après qu’un homme a fait irruption dans une autre agence bancaire à Beyrouth et a retenu 10 personnes en otage pendant sept heures, exigeant des dizaines de milliers de dollars d’économies bloquées. Un geste qui lui a également valu d’être salué comme un héros.

Le Liban s’efforce depuis plus de deux ans de mettre en œuvre des réformes essentielles dans son secteur bancaire et son économie décimés. Le pays n’est toujours pas parvenu à un accord avec le Fonds monétaire international sur un programme de redressement qui permettrait de débloquer des milliards de dollars de prêts et d’aides internationales pour se rendre à nouveau viable.

Entre-temps, des millions de personnes luttent pour faire face aux pannes de courant et à l’inflation galopante.