90 minutes d’activité supplémentaires
Les chercheuses et chercheurs de l’Université d’Oulu en Finlande ont demandé à plus de 3700 Finlandaises et Finlandais de s’équiper pendant plusieurs jours d’un détecteur de mouvements, capable de déterminer leur position ou activité toutes les six secondes au cours de la journée. Près d’un tiers des personnes étudiées était des «patates de canapé actives»: en plus d’une séance d’exercice quotidienne de 30 minutes, recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), elles se levaient rarement, effectuant moins de 220 minutes par jour d’activité légère. En vérifiant leurs données médicales, ces personnes avaient des taux de glycémie, de graisse corporelle et de cholestérol plus mauvais que celle qui faisaient un peu plus d’exercice. Les personnes s’entraînant également pendant 30 minutes et restant assise longtemps, mais qui se levaient souvent et se déplaçaient régulièrement – soit environ 90 minutes d’activité supplémentaires par jour – ou celles qui faisaient environ une heure d’exercices quotidienne, se sont avérées en meilleure santé. Elles avaient par exemple en moyenne 8% de graisse corporelle en moins.
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Une demi-heure de sport «pourrait ne pas être assez» pour contrer les effets néfastes du manque d’activité le reste du temps, explique ainsi au Washington Post le chercheur Vahid Farrahi, auteur principal de l’étude. Les chercheurs ont également découvert que les personnes qui bougeaient juste un peu plus, ne serait-ce qu’en marchant régulièrement, étaient en bien meilleure santé que les «patates de canapés actives».
«Réfléchir à la façon dont nous passons notre temps»
«Ce n’est que depuis environ cinq ans que nous commençons à comprendre que l’activité physique ne fait pas tout», ajoute Raija Korpelainen, professeur à l’université d’Oulu et coautrice de la recherche. Elle souligne l’importance des activités physiques légères régulières, comme relever son courrier, prendre les escaliers ou aller chercher un café au coin de la rue par exemple. «Tout mouvement supplémentaire devrait être bénéfique», affirme Vahid Farrahi.
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«L’objectif est d’être moins assis», résume le scientifique américain Matthew Buman, spécialiste du mouvement et du métabolisme, interrogé par le quotidien. Selon lui, l’étude finlandaise «devrait nous inciter à réfléchir à la façon dont nous passons notre temps», voire à «reconfigurer» les espaces dans lesquels nous vivons et travaillons – et dans lesquels nous nous mouvons. Il suggère de se tourner vers des solutions simples, pas «intimidantes»: par exemple «mettre l’imprimante dans une autre pièce».