BFMTV
Politique

"La valeur travail, c'est quand même une valeur de droite": Rousseau défend le "droit à la paresse"

Sandrine Rousseau à Paris le 22 juin 2022

Sandrine Rousseau à Paris le 22 juin 2022 - Julien de Rosa

La députée écologiste a pris ses distances après les propos de Fabien Roussel, accusant le RSA de "nourrir le chômage". Les allocations "servent à donner une dignité aux salariés", assure encore l'élue parisienne.

Fabien Roussel et ses propos lors de la Fête de l'Humanité n'en finissent pas de faire réagir sur les bancs de la Nupes. Sandrine Rousseau a pris ses distances avec le patron du parti communiste.

"Je vous dis qu'on a un droit à la paresse, je vous dis qu'on a un droit à la transition des métiers (...) On a le droit de faire des pauses dans sa vie et surtout, il nous faut retrouver du temps, le sens du partage, la semaine de 4 jours. Là, on n'est pas du tout là-dedans", explique-t-elle ce jeudi sur France info.

"On est dans la valeur travail, et pardon mais la valeur travail, c'est quand même une valeur de droite", juge la députée écologiste.

Des allocations "pour pouvoir donner une dignité aux salariés"

L'ancien candidat à la présidentielle a fait l'unanimité contre lui à gauche après avoir multiplié les sorties sur l'emploi ces derniers jours. Fabien Roussel a ainsi accusé "les revenus de substitution" comme "le RSA" de "nourrir le chômage".

"J'assume défendre le parti du travail", a-t-il persisté dans une tribune au Monde, en réponse à la prise de distance des membres de la Nupes, de Jean-Luc Mélenchon au député LFI François Ruffin en passant par la députée européenne écologiste Karima Delli.

"Pour pouvoir donner une dignité aux salariés, il faut qu'ils puissent ne pas dépendre de leur emploi, qu'ils puissent partir de leur emploi, qu'ils puissent avoir une sécurité quand ils partent de leur emploi. C'est ça les allocations, ça sert à ça. C'est hyper important", lui a encore répondu Sandrine Rousseau ce jeudi sur France info.

Le tempo choisi par Fabien Roussel passe d'autant plus mal que le gouvernement a présenté en Conseil des ministres la semaine dernière une réforme de l'assurance chômage. Elle vise à faire varier les conditions d'indemnisation des chômeurs en fonction de la conjoncture économique. Présent à la Fête de l'Humanité, le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal a d'ailleurs "acquiescé" aux propos de Fabien Roussel.

Marie-Pierre Bourgeois