Paludisme : un nouveau vaccin deux fois plus efficace que le précédent

Dans la seule année 2020, le paludisme a tué 627.000 personnes, principalement des enfants africains. ©Getty - LWA
Dans la seule année 2020, le paludisme a tué 627.000 personnes, principalement des enfants africains. ©Getty - LWA
Dans la seule année 2020, le paludisme a tué 627.000 personnes, principalement des enfants africains. ©Getty - LWA
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Un nouveau vaccin montre une efficacité de 78%, contre moins de 40% pour celui actuellement recommandé par l'OMS. Dans le reste de l'actualité scientifique, des batraciens qui copulent pour survivre à l'humain, un satellite trop brillant et la recette pour endormir un bébé qui pleure.

Le paludisme est une maladie parasitaire transmise par les moustiques. Hors pandémie de COVID, elle arrive à la troisième place des maladies infectieuses les plus mortelles. Au cours de l’année 2020, 627 000 personnes, principalement des enfants africains, en sont morts. L’année dernière, un autre vaccin le RTS/S, le Mosquirix produit par l’industriel britannique GSK, est devenu le premier vaccin antipaludique à être recommandé par l’OMS. Il a depuis été administré à plus d’un million d’enfants en Afrique. Mais son efficacité est assez faible, de l’ordre de 39% sur un an, et ceci, même avec des doses de rappel.

Le vaccin qui a été développé cette fois est nommé R21/Matrix-M par l’Université d’Oxford. Il a été testé chez les enfants une dose de rappel un an après un schéma vaccinal complet de 3 doses. Il utilise la même stratégie que le RTSS et cible la même protéine pour développer des anticorps contre le parasite. Mais luil s’avère efficace à 78 %. C’est la première fois qu’un vaccin dépasse l’objectif de 75% fixé par l’OMS. Mais pourquoi est-il bien plus efficace que le précédent, s’il est très semblable ?

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Benoit Gamain est directeur de recherche CNRS et dirige une équipe Inserm / Université Paris Cité qui travaille sur le développement d’un vaccin contre le paludisme.

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À réécouter : Le paludisme
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Des crapauds adoptent une stratégie inédite pour survivre aux activités humaines

Ces crapauds, ce sont des sonneurs à ventre jaune. Ils portent des motifs jaune et noir sur leur ventre, uniques, un peu comme nos empreintes digitales et sont de fait très facile à suivre. C’est une espèce vulnérable et protégée et comme dans la majorité des territoires, elle est soumise aux altérations et pressions humaines. Mais quels sont ces effets sur ces populations ?

Pour le savoir, une collaboration internationale dont des chercheurs français ont étudié 21.000 spécimens pendant 25 ans. Et il s’avère que dans les habitats modifiés par l’être humain, les forêts d’exploitation, les carrières ou encore les zones agricoles, la surmortalité des adultes s’accélère par rapport aux habitats naturels… mais surtout, elle est compensée par une augmentation de la reproduction. C’est ce qu’on appelle le recrutement compensatoire, un phénomène rarement observé dans la nature. Et c’est la première fois qu’il est rapporté chez une espèce animale en réponse à l’intensification des activités humaines.

Cette stratégie permet à cette espèce d'amphibiens de se maintenir dans des habitats façonnés par l’humain. Mais attention, son destin n’est pas encore assuré. Sa persistance pourra être compromise que ce soit par l'anthropisation encore plus intense ou par le changement climatique et en particulier les sécheresses, qui sont une cause additionnelle de leur déclin.

Un satellite un peu trop brillant inquiète les astronomes

C’est un satellite lancé par la firme AST Space Mobile. Le but étant d’assurer à une connexion mobile à ses clients, en 4 et bientôt 5G. Une ambition qui requiert une immense antenne et une immense surface : il fait la moitié de la taille d’un terrain de tennis et surtout, il est très brillant, trop brillant pour ne pas constituer une pollution visuelle. Parce que ce satellite, orienté vers la Terre, sera visible depuis notre planète et plus brillant que les autres objets célestes, perturbant ainsi les observations. C’était déjà le cas de la flotte Starlink de Space X. Et AST prévoit d’envoyer l’année prochaine des satellites de nouvelles génération appelés BlueBirds, encore plus gros, deux fois plus gros que celui-ci. Pour l’instant, aucune réglementation n’existe sur la taille que peut faire un satellite, ni sur la lumière qu’il peut émettre.

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Comment endormir un bébé qui pleure ? Des scientifiques ont une réponse très précise.

Il y a deux étapes à respecter selon ces chercheurs italiens et japonais. Pour le découvrir, ils ont utilisé des caméras et des moniteurs de fréquence cardiaque chez 21 bébés âgés de 0 à 7 mois avec leurs mères.

4 stratégies ont été testées : porter l’enfant en marchant, le porter en étant assise, le pousser dans une poussette en mouvement ou un berceau à bascule, ou le poser dans un lit. Une seule stratégie a eu un effet apaisant : porter le bébé en marchant. Après 5 min, 5 des 11 nourrissons (45%) étaient endormis et aucun ne pleurait à la fin. Mais deuxième étape, et pas des moindres, quand faut-il le poser dans son lit, sans qu’il s’éveille à nouveau ? Les scientifiques ont aussi ici la réponse : rester assis pendant 5 à 8 minutes. Donc 5 min en marchant et ensuite 5 à 8 minutes à s'asseoir et attendre que l'enfant s'endorme avant de le reposer dans son lit.

Effectivement, c’est très précis, et il ne faut pas que les jeunes parents se culpabilisent si cela ne fonctionne pas. L'autrice principale de l’étude indique que 20 à 30 % des nourrissons pleurent excessivement et présentent des troubles du sommeil sans raison apparente, ce qui provoque un stress parental et peut même déclencher des actes impulsifs de maltraitance dans un petit nombre de cas. Il s’agit donc seulement d’un petit coup de pouce éclairé par la science.

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Merci à Benoit Gamain et Hugo Cayuela pour leurs précieuses explications.

Pour aller plus loin

Paludisme : les résultats d’un vaccin suscitent l’espoir d’un déploiement massif (Le Monde)

Pourquoi ce satellite très brillant inquiète les astronomes (Numerama)

La méthode scientifique pour endormir un bébé qui pleure (Sciences et Avenir)

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