“Pour éviter les cancers de demain, c’est aujourd’hui qu’il faut agir. En changeant nos comportements, on pourrait éviter la moitié des cancers”.

Diffusé le 9 septembre 2022, le dernier spot de prévention de l’Institut national du cancer joue l'optimisme. D’après l'institution, près de 50% des cancers pourraient être évités en agissant sur nos comportements et nos habitudes de consommation, tôt dans notre vie.

On y découvre un trentenaire exposé à plusieurs choix d’apparence anodins : Cigarettes ou chewing-gum ? Dernier verre, ou nouvelle tournée ? Légumes, ou pas légumes ? La vision de son “lui” du futur, visiblement en pleine santé, l’incite à soigner son alimentation, réduire sa consommation d’alcool et de cigarettes, et à bouger. 

Le message de ce spot ? Nos comportements et nos habitudes peuvent véritablement conditionner notre risque de développer un cancer plus tard. À l’occasion de cette campagne, l’Institut fait remonter l’un de ses rapports, publié en 2018 listant 12 facteurs de risques, dont plusieurs sont évitables. 

Alimentation, tabac, alcool : des facteurs de risque évitables

Le spot s'ouvre dans une soirée arrosée. Le personnage principal est prêt à se laisser tenter par une nouvelle pinte. Mais sous le poids du regard de son “lui” de demain, il s’abstient. Même dilemme au bureau de tabac : après réflexion, il troque son paquet de cigarettes pour un paquet de chewing-gum.

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D’après les chiffres de l’Institut national du cancer, remontés dans le communiqué, près de 382 000 nouveaux cancers seraient détectés chaque année, et 19,8% d’entre eux seraient liés au tabagisme. “68 000 nouveaux cas de cancers et 45 000 décès par cancers sont liés chaque année à sa consommation”, est-il précisé. Au sujet de l’alcool, 8% des cas lui seraient imputables, soit un total de 28 000 malades.

Au moment du repas, le jeune homme subit un nouveau dilemme. Devrait-il prendre des légumes avec ses frites ? Sa projection dans le futur l’aide à faire le bon choix. Cette scène veut attirer l’attention sur l’importance d’une bonne alimentation contre le cancer. D’après le rapport de l'Institut national du cancer, 5,4% des cas de cancer seraient dus à une alimentation déséquilibrée

Ces chiffres abondent dans le sens d’une autre étude publiée en août 2022 dans The Lancet. Selon les chercheurs, un tiers des cancers dans le monde seraient attribuables à des facteurs dits "non-génétiques". Parmi ces facteurs de risque évitables, le tabagisme, la consommation d'alcool et l'alimentation déséquilibrée sont en tête.

Le spot s’achève sur une course à pied. Le message sous-jacent : pratiquer une activité physique régulière aide à lutter contre le surpoids et donc, à s’éloigner du cancer. "L’IMC trop élevé est la cause de 19 000 cas de cancers chaque année", selon le rapport. Il augmenterait les risques de cancers de l'œsophage, du côlon, du rectum, du foie, du pancréas, des reins, du col de l'utérus et des ovaires.

D’autres facteurs liés à l’environnement

Volontairement axé sur les facteurs de risques évitables, le rapport rappelle aussi que d’autres facteurs liés à notre environnement pèsent sur le nombre de cas annuels recensés. Ils citent notamment certains agents infectieux tels que les papillomavirus humains et les virus à hépatites B et C - qui deviennent évitables grâce à la vaccination. 

D’après les données relayées par Cancer Environnement, 4% de l’ensemble des nouveaux cas diagnostiqués de cancer du poumon sont dus aux particules fines. Ce cancer est aussi causé par l’exposition au radon ainsi que de nombreuses expositions professionnelles (amiante, gaz d’échappement diesel, pesticides). Les rayonnements UV, eux, seraient responsables de 3% des cas de cancer de la peau chaque année. 

Enfin, 0,6% des cancers seraient attribuables aux traitements hormonaux, et notamment le traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS). Une étude publiée en 2019 dans The Lancet démontrait que les femmes suivant ce type de traitement avaient plus de risque de développer un cancer du sein. 

L'Institut national du cancer informe également que les femmes allaitant leur bébé sur une longue période ont moins de risque de développer un cancer du sein que les femmes ne l'ayant jamais fait (ou ne pouvant pas le faire). Ce facteur représenterait environ 0,5% des cas de cancers du sein tous les ans. Il reste toutefois discuté, car il peut peser comme une forme de culpabilisation des mères qui ne peuvent ou ne veulent pas allaiter.