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Un ex-ambassadeur accuse des politiques français d'avoir récupéré des pots-de-vin en Russie
Vladimir Poutine, président de la Russie, le 12 mars 2018 à Moscou.
UPI/MAXPPP

Un ex-ambassadeur accuse des politiques français d'avoir récupéré des pots-de-vin en Russie

Emprunts russes

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Invité de LCI ce lundi 19 septembre, l’ex-ambassadeur de France en Russie, Jean-Maurice Ripert, a affirmé que des politiques français « d’un certain bord » ont reçu des sommes d’argent en visite à Moscou pour financer leur parti. Une accusation à peine voilée contre le Rassemblement national (RN), régulièrement accusé d’entretenir des liens financiers avec des entités russes.

Balancé à demi-mot, ce témoignage pourrait pourtant être explosif. Selon l’ex-ambassadeur de France en Russie, Jean-Maurice Ripert, des personnalités politiques françaises se sont rendues à Moscou pour financer leur parti. « Je peux simplement témoigner, je prends mes responsabilités, je suis à la retraite : quand j’étais ambassadeur de France en Russie, personne n’ignorait qu’un certain nombre d’hommes et de femmes politiques français d’un certain bord venaient et ne repartaient pas les mains vides » a d’abord lâché l’ex-diplomate, sans citer de noms, sur LCI, ce lundi 19 septembre

« On ne va pas se raconter d’histoires, tout le monde le sait » a ensuite affirmé l’ancien ambassadeur. Face au sérieux des accusations formulées, le journaliste Darius Rochebin a rebondi, demandant des précisions à l’intéressé. « Ça veut dire que des hommes et femmes politiques venaient chercher du cash ? ». Ce à quoi Jean-Maurice Ripert a répondu par l’affirmative : « Oui, chercher de l’argent pour leur parti ». « Plusieurs partis ? » insiste alors à nouveau le journaliste. « On ne va pas rentrer dans le détail » a simplement répondu l’ex-ambassadeur de France à Moscou entre 2013 et 2017.

« Créer une commission d’enquête »

Ces propos n’ont pas manqué de faire réagir notamment sur les réseaux sociaux, d’aucuns y voient une accusation à peine voilée contre le Rassemblement national. « Partout en Europe et notamment en France, des hommes et des femmes politiques ont fait à intervalle régulier le voyage de Moscou. La plupart sont d’extrême droite. Ils n’ont de ce fait aucune légitimité à s’exprimer sur la guerre d’Ukraine » a par exemple commenté la députée européenne macroniste Nathalie Loiseau.

« Avec Raphaël Glucksmann, nous alertons sans relâche. Dans quelques semaines, je publie un ouvrage qui rassemble ce que l’on sait et dont on ne parle pas assez », a-t-elle ensuite déclaré sur Twitter. Son collègue au Parlement européen et fondateur du mouvement Place Publique a d’ailleurs accusé sans détour le parti de Marine Le Pen, invitant l’Assemblée Nationale à « créer une commission d’enquête » a-t-il également écrit sur le même réseau social.

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Il faut dire que le Rassemblement national est régulièrement accusé d’entretenir des liens financiers avec la Russie. Serpent de mer depuis des années, la question des finances du parti l’a conduit à bénéficier de deux prêts russes en 2014 : 9 millions pour le parti, 2 millions pour le microparti de Jean-Marie Le Pen.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne