ECONOMIE - C'est toujours le point d'achoppement autour du plan d'économies annoncé par le gouvernement. La question des petites retraites est celle qui fera pencher la décision de nombreux députés socialistes. Si elles ne sont pas concernées par le gel des prestations sociales annoncé jusqu'à l'automne 2015, alors, beaucoup finiront pas voter le pacte de stabilité, mardi 29 avril.
"Il faut un geste supplémentaire en matière de justice sociale. J'attends quelque chose de plus sur les petites retraites, ne pas geler les petites retraites", a ainsi lancé Bruno Le Roux, patron des députés PS sur RTL.
"Que le pouvoir d'achat ne s'érode pas"
Cela tombe bien, le gouvernement paraît ouvert à la discussion. Il semble même tout proche de céder sur cette revendication qui dépasse le cadre de l'aile gauche du PS. En déplacement sur le thème de l'emploi, Manuel Valls a ainsi promis "une mesure forte" en faveur des retraités modestes. "C'est non seulement la demande du groupe PS mais aussi de l'ensemble des parlementaires", a expliqué le premier ministre sans entrer dans le détail de cette future mesure.
Concernant le gel du point d'indice des fonctionnaires jusqu'en 2017, qui cristallise une partie des mécontentements des députés, le chef du gouvernement a confirmé l'introduction d'une "clause de revoyure" en fonction du retour éventuel de la croissance.
"Les salariés modestes, les classes moyennes, les retraités qui ont des pensions faibles, doivent participer à cet effort mais à proportion de leurs revenus et nous sommes très attentifs à ce que leur pouvoir d'achat ne s'érode pas", a résumé Manuel Valls.
"Un geste est possible et nécessaire", selon Sapin
"Nous avons la volonté d'aider les plus modestes, j'entends ce que disent les députés socialistes, je suis à leur écoute, je suis très sensible à leurs préoccupations, j'espère que nous pourrons trouver un point d'entente", a expliqué la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine sur Europe 1.
Invité de France Info, Michel Sapin a lui aussi ouvert largement la porte. "Un geste est possible et nécessaire", a lâché le ministre des Finances après avoir affirmé mercredi que la question "est sur la table". Si une telle décision est prise, elle pourrait concerner les retraites qui touchent un tout petit peu plus que le minimum vieillesse, soit environ 800-900 euros par mois.
Mais le patron de Bercy, proche de François Hollande, appelle aussi les députés de la majorité à la raison: "Chaque député de la majorité est là parce qu'il y a une majorité. Et chacun sait que cette majorité elle est issue d'une majorité présidentielle. Chacun doit être en cohérence. Mais chacun a droit à ses colères", a lancé Michel Sapin. Il lui reste cinq jours pour convaincre les plus réticents.
"Le débat sur le plan d'économies de Manuel Valls avance et j'ai confiance dans son issue", a assuré jeudi Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS a annoncé qu'il réunira lundi soir un bureau national extraordinaire pour prendre position sur le texte avant le vote de mardi.