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Obésité : une étude mesure pour la première fois son impact sur la croissance de l'économie mondiale

D'ici 2060, trois adultes sur quatre seront en situation d'obésité ou de surpoids. L'augmentation du taux d'obésité sera plus forte dans les pays ayant le moins de ressources. En chiffres absolus, le coût sera le plus élevé pour la Chine, les Etats-Unis et l'Inde.

La croissance de la population et de l'économie d'un pays sont les moteurs principaux de la prévalence de l'obésité.
La croissance de la population et de l'économie d'un pays sont les moteurs principaux de la prévalence de l'obésité. (SPENCER PLATT / GETTY /AFP)

Par Les Echos

Publié le 21 sept. 2022 à 14:38Mis à jour le 21 sept. 2022 à 15:07

Pour l'économie mondiale, l'obésité a un prix. Cette maladie, de plus en plus répandue, devrait lui coûter 3,3 % de son PIB d'ici 2060, analyse une étude publiée ce mercredi dans la revue « BMJ Global Health ». Actuellement, la maladie coûte déjà l'équivalent de 2,2 % du PIB mondial chaque année.

Ces travaux fournissent, pour la première fois, une estimation mondiale de l'impact économique de l'obésité. Des différences par pays sont observées. L'obésité ralentira notamment le développement de pays à faibles revenus.

Trois adultes sur quatre concernés en 2060

Au niveau mondial, « près des deux tiers des adultes vivent désormais en surpoids ou obèses », rapporte l'étude. Cela signifie que leur indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 20 dans le cas du surpoids, et à 25 en cas d'obésité.

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La tendance ne semble pas près de s'inverser. D'ici 2060, trois adultes sur quatre seront en situation d'obésité ou de surpoids, a déclaré l'auteure principale de l'étude, Rachel Nugent, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Les plus fortes augmentations sont attendues dans les pays ayant le moins de ressources.

En 2060, le coût pourrait être particulièrement élevé pour la Chine, les Etats-Unis ou l'Inde. En 2019, l'obésité et le surpoids ont coûté à Pékin, selon l'étude, 259 milliards de dollars, soit 1,81 % de son PIB. En 2060, la maladie lui coûtera 3,06 % de son PIB. Aux Etats-Unis le coût atteignait 3,30 % du PIB en 2019 (705 milliards de dollars). Il sera de 4,62 % en 2060. En Inde, il passera de 1,02 % en 2019 (28 milliards) à 2,47 % du PIB en 2060.

En France, l'obésité coûtait 1,85 % du PIB en 2019 (50 milliards de dollars). En 2060, cette proportion augmentera à 2,39 % du PIB, soit 132 milliards de dollars projetés par les auteurs de l'étude. En Allemagne, le prix à payer représentait en 2019 2,61 % du PIB du pays (100 milliards). Il atteindrait 3,52 % du PIB allemand en 2060.

Mais proportionnellement à leur économie, les pays les plus touchés incluent les Emirats arabes unis, où l'obésité coûtera 11 % du PIB, et Trinité-et-Tobago (10,2 %). Le rapport a analysé à la fois les coûts directs, à savoir les soins médicaux, et indirects, comme les morts prématurées ou la perte de productivité.

La croissance de la population et de l'économie d'un pays sont les moteurs principaux de la prévalence de l'obésité. A mesure que les pays s'enrichissent, les régimes alimentaires changent, pour inclure davantage de produits transformés. Dans certains pays, le vieillissement de la population est aussi un facteur clé, car les personnes plus âgées ont davantage de mal à perdre du poids.

Influences commerciales

Il existe de nombreuses réponses possibles, selon Francesco Branca, de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Elle cite notamment de possibles politiques de prix : la nourriture contribuant le plus à l'obésité pourrait ainsi être facturée plus chère, tout comme les produits très gras ou sucrés.

La mise en place d'un étiquetage informant mieux le consommateur pourrait aussi faire partie des pistes explorées, tout comme une plus grande prévention et un meilleur accès aux traitements.

Le rapport souligne que le coût économique lié à l'obésité « n'est pas attribuable à des comportements individuels », mais résulte plutôt de l'influence de priorités sociales et commerciales. « Nous devons reconnaître que l'obésité est une maladie complexe (...) et cesser de blâmer les individus, cesser la stigmatisation », a déclaré Simon Barquera, du Centre de recherche en santé et en nutrition du Mexique.

Les Echos

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