POLITIQUE - A la caisse. Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies annonce ce mercredi 21 septembre que le groupe français « devrait payer 30 milliards de dollars d’impôts et taxes à la production » en 2022, contre 6 milliards en 2020 et 16 milliards en 2021. Cela à l’échelle du monde et pas uniquement en France.
Auditionné à l’Assemblée nationale sur les « superprofits » des entreprises pétrolières ou gazières, le patron du géant de l’énergie a défendu ses diverses « contributions » contre la taxe exceptionnelle réclamée par une partie de la classe politique. L’annonce cet été des énormes bénéfices de son groupe, plus que doublés au deuxième trimestre, à 5,7 milliards de dollars, avait contribué à relancer le débat.
« Dans la grande majorité des pays producteurs où nous sommes implantés, la fiscalité s’adapte avec les prix du pétrole. La rente pétrolière ou gazière est captée par les pays où nous exploitons les ressources naturelles. C’est là que nous payons l’immense majorité de ces impôts sur les sociétés et taxes à la production », a-t-il expliqué face aux parlementaires, comme vous pouvez le voir ci-dessous. Ce qui correspond au principe mondial de territorialité, et de non-double imposition, selon Patrick Pouyanné.
Au niveau mondial, "en 2021, nous avons payé 16 milliards de dollars d'impôts et de taxes. En 2022, nous paierons 3… https://t.co/T5Zpl26D1K
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En France, les activités de TotalEnergies sont moins rentables, voire enregistrent des pertes importantes, a toutefois nuancé le PDG, en réponse au fait que son groupe n’a pas payé d’impôts sur les sociétés, sur le territoire, au cours des deux dernières années. Patrick Pouyanné préfère mettre en avant les cotisations sociales d’un milliard d’euros par an payées par l’entreprise, pour une contribution, au total, « de l’ordre de 1,6 milliard à 1,9 milliard d’euros au budget français. »
Pouyanné ne sait pas ce qu’est un « superprofit »
Interrogé sur la super-taxe, dont le principe a été adopté dans de nombreux pays du monde en ces temps de crises, Patrick Pouyanné a indiqué ne pas savoir ce qu’est un « superprofit », tout en mettant en garde les parlementaires contre les effets néfastes d’un tel mécanisme. Un discours similaire à celui de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances.
« Dans cette affaire, les entreprises de matières premières sont fondamentalement dépendantes de cours des marchés internationaux - je ne maîtrise pas le prix du pétrole ou du gaz, ce sont les marchés qui le font. Et bien, on accepte les prises de risque importantes pour faire face à la volatilité de ces prix », a-t-il ainsi expliqué, en soulignant, pour illustrer son propos : « Pendant le covid, quand j’ai vu des prix négatifs avec le baril qui tombait à 30 dollars, et que l’entreprise a subi des pertes, je n’ai vu personne venir nous dire que c’était un problème, on a traversé tout cela sans rien demander. »
"Moi je ne sais pas définir un surprofit", assure @PPouyanne. Le "point mort" de @TotalEnergies est à "25 dollars l… https://t.co/nYurdrn2Ig
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Bien davantage qu’une « supertaxe », qu’il considère ainsi comme un « mauvais signal envoyé aux investisseurs », le PDG de TotalEnergies défend plutôt la ristourne de 20 centimes mise en place dans ses stations-service. « Une façon rapide », selon lui, de redistribuer une part des profits de son groupe dans le portefeuille des Français.
« Cela se traduit par un vrai coût, 171 millions d’euros depuis le début de l’année. Si je fais le calcul, on devrait être à 500 millions sur l’année », a-t-il expliqué aux parlementaires. Mais il s’agit, pour lui, « d’une contribution directe au pouvoir d’achat ». « On a un surplus d’un côté, on le rend de l’autre », a-t-il avancé… Sans convaincre les partisans d’un effort supplémentaire.
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