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Quatennens: plus de 500 militantes féministes exigent sa "démission de son mandat parlementaire"

Manifestation féministe place de la République à Paris organisée par le collectif "NousToutes" contre les violences faites aux femmes, le 20 novembre 2021

Manifestation féministe place de la République à Paris organisée par le collectif "NousToutes" contre les violences faites aux femmes, le 20 novembre 2021 - Alain JOCARD

Jusqu'ici, le député insoumis s'est mis "en retrait" de ses fonctions de "coordinateur de La France insoumise". Les signataires de la tribune souhaitent également qu'il "démissionne de son mandat parlementaire".

"Les agresseurs et auteurs de violences ne peuvent représenter nos combats politiques". Dans une tribune de #RelèveFéministe publiée par Libération, plus de 500 militantes féministes demandent à ce qu'Adrien Quatennens démissionne de son mandat de député du Nord. "Ses aveux le rendent politiquement responsable", écrivent notamment les signataires du texte.

"Les faits avoués sont clairs: une gifle est un acte de violence physique, la confiscation d’un téléphone et l’envoi de 'trop de textos' correspondent à des violences psychologiques", peut-on lire dans la tribune.

Dans un communiqué publié dimanche, l'insoumis a reconnu plusieurs actes de violences envers son épouse, Céline Quatennens, avec laquelle il est en instance de divorce. Celle-ci a déposé une main courante. Une enquête a été ouverte lundi par le parquet de Lille pour "violences par conjoint". L'élu s'est mis "en retrait" de ses fonctions de coordinateur de La France insoumise (LFI).

Refus de "militer avec des hommes auteurs de violences"

Parmi les signataires de la tribune, on retrouve des militantes de La France insoumise (LFI), du Parti socialiste (PS), de Générations mais aussi d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Formation politique au sein de laquelle le secrétaire national, Julien Bayou, est accusé de violences psychologiques par son ex-compagne.

"Nous refusons catégoriquement de militer avec des hommes auteurs de violences", déclarent celles qui ont paraphé la tribune.

Sans oublier d'avoir un mot pour leur "ami.e.s complices". La réaction de Jean-Luc Mélenchon est ainsi mentionnée et condamnée avec "la plus grande fermeté". Après le communiqué d'Adrien Quatennens, le leader insoumis avait salué la "dignité" et le "courage" du député. Sans avoir de mot pour son épouse, victime des violences dont l'élu faisait état dans son texte.

"Faire de la place politique aux féministes"

Selon les signataires, "le manque de solidarité et la minimisation des faits contribuent à la culture des violences sexistes et sexuelles". Et ces "complicités de comportements" conduisent à une "omerta".

Quelques heures après son premier tweet, Jean-Luc Mélenchon en avait publié un second. Il expliquait alors ne pas être "indifférent à Céline (Quatennens)", tout en se rangeant derrière le fait qu'elle ne "souhaitait pas être citée".

Au-delà de la démission du député du Nord de son mandat parlementaire, la tribune appelle à ce que "la cellule des VSS (violences sexistes et sexuelles) de LFI envisage sérieusement tous les degrés de sanctions disponibles".

Selon les militantes, "il est grand temps de faire de la place politique aux féministes qui luttent au quotidien contre les violences sexistes et sexuelles." Elles appellent ainsi à une "relève féministe".

Baptiste Farge