Les personnes qui feraient fréquemment des cauchemars seraient plus susceptibles de se voir diagnostiquer une démence plus tard dans leur vie, selon une récente étude. Explications.
Près de 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s'agit d'une détérioration des fonctions cognitives touchant principalement les personnes âgées et affectant la mémoire, le raisonnement, l’orientation, la compréhension, le calcul, la capacité d’apprentissage, le langage et le jugement.
Dans une récente étude publiée le 21 septembre dans le journal eClinicalMedicine, des chercheurs britanniques se sont interrogés sur le lien entre les cauchemars et le risque de démence. Ils sont arrivés au constat suivant : les personnes âgées qui font fréquemment des cauchemars seraient plus susceptibles de se voir diagnostiquer une démence plus tard dans leur vie.
Faire des cauchemars régulièrement augmenterait les risques de déclin cognitif
Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont examiné entre 2002 et 2012 les données de 600 hommes et femmes adultes âgés de 35 à 64 ans, et 2.600 adultes âgés de 79 ans et plus, ne présentant aucun antécédent médical. Les chercheurs ont suivi pendant neuf ans les participants du groupe ayant entre 35 et 64 ans et cinq ans le groupe de participants âgés de 79 ans et plus.
Ces derniers ont ensuite dû remplir une série de questionnaires, qui comprenaient notamment des questions sur la fréquence des cauchemars. Ensuite, les chercheurs ont analysé les données à l'aide d'un logiciel statistique afin de déterminer si les participants ayant une fréquence plus élevée de cauchemars étaient plus susceptibles de connaître un déclin cognitif et d'être diagnostiqués comme atteints de démence.
Résultat ? Les personnes âgées de 35 à 64 ans qui font des cauchemars chaque semaine sont quatre fois plus susceptibles de connaître un déclin cognitif au cours de la décennie suivante, tandis que les personnes âgées de 79 et plus sont quant à elles deux fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic de démence. "Nous avons démontré pour la première fois que les cauchemars peuvent être liés au risque de démence et au déclin cognitif chez des adultes en bonne santé dans la population générale", assure Abidemi Otaiku, un des auteurs principal de l'étude, dans un communiqué.
Cauchemars et déclin cognitif : un phénomène qui toucherait davantage les hommes
Au fil de leurs recherches, les auteurs de l'étude ont également observé que "les cauchemars étaient davantage associés au déclin cognitif et à la démence chez les hommes mais n'étaient que faiblement associés au déclin cognitif et à la démence chez les femmes".
Cependant, d'autres recherches sont nécessaires pour confirmer le lien entre la fréquence des cauchemars et les risques de troubles cognitifs. "Bien que des travaux supplémentaires soient nécessaires pour confirmer ces liens, nous pensons que les mauvais rêves pourraient être un moyen utile d'identifier les personnes à haut risque de démence et de mettre en place des stratégies pour ralentir l'apparition de la maladie", concluent les chercheurs.
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