Zelensky exhorte les Russes à se dresser contre la mobilisation décrétée par Poutine

Vladimir Poutine a annoncé la mobilisation partielle en Russie pour faire face à la contre-offensive ukrainienne.

Volodymyr Zelensky à l’ONU.

Volodymyr Zelensky à l’ONU. ANGELA WEISS / AFP

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté jeudi les Russes à se dresser contre la mobilisation annoncée par le Kremlin confronté au refus de combattre en Ukraine d’une partie de sa population qui fuit le pays.

Sous le feu des critiques internationales, la Russie s’est aussi retrouvée au banc des accusés au Conseil de Sécurité, sommée de rendre des comptes pour son invasion de l’Ukraine, au lendemain de son annonce de mobilisation immédiate de 300 000 réservistes, assortie de menaces de recours à l’arme nucléaire proférées par Vladimir Poutine.

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« 55 000 soldats russes ont été tués dans cette guerre en six mois […] Vous en voulez davantage ? Non ? Alors protestez ! Luttez ! Fuyez ! Ou rendez-vous » à l’armée ukrainienne, a-t-il lancé en russe dans son adresse vidéo traditionnelle. « Ce sont vos options pour survivre. »

« Vous êtes déjà complices de tous les crimes [de l’armée russe], des meurtres et de tortures dont les Ukrainiens sont victimes. Parce que vous vous êtes tus. Parce que vous vous taisez toujours », a accusé Volodoymyr Zelensky. Et d’affirmer que les autorités russes s’apprêtent à mobiliser « jusqu’à un million d’hommes ».

« Lavrov ne souhaite pas entendre »

Sur le front diplomatique, c’est le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken qui a mené la charge au Conseil de Sécurité, refusant de rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov.

« On ne peut pas laisser le président Poutine s’en tirer comme ça », a-t-il déclaré, lors de cette réunion convoquée par la présidence française.

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Sergueï Lavrov, présent dans la salle du Conseil où il a également prononcé un discours, ne s’était pas installé à la même table que les autres ministres, se faisant remplacer par un adjoint. « Il ne souhaite pas entendre », a lancé le Britannique James Cleverly.

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Antony Blinken a saisi l’occasion pour dénoncer la récente escalade dont la tenue de référendums d’annexion dans les territoires ukrainiens sous contrôle russe.

« Que le président Poutine ait choisi cette semaine, alors que la plupart des dirigeants de ce monde se réunissent à l’ONU, pour mettre de l’huile sur le feu qu’il a allumé démontre son mépris total pour la Charte des Nations unies », a-t-il dit.

Afflux de Russes aux frontières du pays

En Russie, l’annonce de la mobilisation a provoqué un afflux de Russes souhaitant quitter le pays, sans qu’aucun chiffre ne soit disponible.

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Une personne, passée en Mongolie, a ainsi raconté à l’AFP sous couvert d’anonymat avoir dû attendre « pendant douze heures » pour passer la frontière en voiture. Les gardes-frontières finlandais ont dit observer une hausse des passages, qui reste cependant modérée. Les Russes ont besoin de visas pour s’y rendre.

Alors que la Pologne et les pays Baltes ont pris ces dernières semaines des mesures pour restreindre drastiquement l’entrée des Russes sur leur territoire, l’Allemagne s’est dit jeudi prête à accueillir des déserteurs de l’armée russe « menacés de grave répression ».

« Celui qui s’oppose courageusement à Poutine et se met ainsi en grand danger peut demander l’asile politique en Allemagne », a déclaré la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser.

Aux arrivées de l’aéroport d’Erevan en Arménie, des Russes interrogés par l’AFP ont admis avoir fui la mobilisation. Dmitri, 45 ans et un petit sac à la main, dit avoir laissé femme et enfants au pays. « Je ne veux pas mourir dans cette guerre insensée. C’est une guerre fratricide », a-t-il confié, préservant son anonymat.

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La veille, plus de 1 300 personnes avaient été arrêtées lors de manifestations improvisées anti-mobilisation à travers toute la Russie, selon l’ONG OVD-Info. Le Kremlin a, lui, démenti l’ampleur des départs, un phénomène « grandement exagéré ».

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