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Mexique: huit ans après la disparition des 43 étudiants, les familles ne veulent rien lâcher

Lundi 26 septembre, le Mexique marche pour les 43 étudiants de l'école d'Ayotzinapa, disparus il y a huit ans à Iguala. Alors qu'un récent rapport a démenti la version des événements et qualifié cette affaire de « crime d’État », la commémoration de ce triste anniversaire va se tenir dans un contexte intense.

Des proches des 43 étudiants d'Ayotzinapa disparus en 2014 protestant dans les rues de Mexico, le 23 septembre 2022, trois jours avant les commémorations marquant ce triste événement.
Des proches des 43 étudiants d'Ayotzinapa disparus en 2014 protestant dans les rues de Mexico, le 23 septembre 2022, trois jours avant les commémorations marquant ce triste événement. AP - Fernando Llano
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Avec notre correspondante à Mexico, Gwendolina Duval

C'était il y a huit ans, au Mexique. Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, 43 étudiants normaliens disparaissaient à Iguala, dans l’État de Guerrero. Le mystère sur ce qu’il s’est passé demeure. La version des événements, donnée par les autorités à l’époque et appelée « la vérité historique », était pleine d’incohérences. Elle a été tout à fait démentie par le rapport d’une commission spéciale du gouvernement actuel, chargée de reprendre à nouveau l’affaire.

Ce rapport qualifie l’affaire de « crime d’État » et pointe la responsabilité directe de la police et de l’armée. Plusieurs dizaines de mandats d’arrêts à l’encontre de policiers et de militaires ont été délivrés. L’ex-procureur général de la République, ainsi qu’un haut responsable militaire, colonel dans l’armée, ont été arrêtés.

La marche nationale à Mexico, ce lundi 26 septembre, sera le point culminant de plus d’une semaine de manifestations au Mexique. Huit ans après les faits, les familles des victimes sont à bout, et depuis les récentes révélations de la commission spéciale et les arrestations qui ont suivi, les manifestants ont le sentiment que c’est le moment ou jamais de mettre la pression sur le gouvernement, pour enfin obtenir la vérité et avancer vers la justice.

La confiance mise à mal par une énième polémique

En même temps, à la veille de l’anniversaire de la disparition des 43 normaliens, le scandale continue. La presse a révélé qu’à la demande de membres du ministère public, un juge fédéral a annulé 21 des 80 mandats d’arrêts émis contre des militaires et des officiels suspectés d’avoir joué un rôle dans l’affaire. La manœuvre s’est faite discrètement, sans justification et sans même avertir l’unité spéciale de la police qui est chargée d’enquêter sur l’affaire.

C’est une énième polémique qui pose question sur l’authenticité d’un nouveau processus de justice pour le cas Ayotzinapa. Juste avant, l’affaire avait été ravivée par la fuite d’un document qui révèle des détails très crus sur comment les responsables auraient fait disparaître les étudiants.

Ces rebondissements bouleversent l’opinion publique et surtout les familles, qui disent désormais avoir énormément de mal à faire confiance à n’importe quel discours officiel.

►À lire aussi : Mexique: l’ex-procureur général sera jugé pour la disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa

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