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Crack à Paris : un an après, le désespoir des riverains de la porte de la Villette

Elus et habitants ont organisé samedi une manifestation pour dénoncer les nuisances et réclamer une évacuation des toxicomanes. En cet anniversaire de leur arrivée, un collectif a déposé un recours devant le tribunal administratif contre la mairie et la préfecture. Une idée domine : dans les beaux quartiers, cela n’arriverait pas.

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Publié le 25 septembre 2022 à 04h16, modifié le 26 septembre 2022 à 09h40

Temps de Lecture 4 min.

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Des riverains manifestent pour demander le démantèlement d’un camp pour consommateurs de crack, un an après sa mise en place par les autorités à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 24 septembre 2022.

Une banderole a été déployée sur les grilles de l’Hôtel de ville de Pantin dans la semaine. « Camp de crack porte de la Villette : depuis 365 jours, le ministre de l’intérieur [Gérald Darmanin] nous ment », peut-on y lire, avec un compteur électronique égrenant les jours.

C’est devant cette banderole que des dizaines d’habitants du quartier, munis de pancartes « Soignez-les, protégez-nous », se sont réunis, samedi 24 septembre, à l’appel de l’association 93 Anti-Crack et du maire Bertrand Kern (Parti socialiste, PS), pour une marche contre un campement de consommateurs de crack dans le square Forceval, à proximité de la porte de la Villette, installé depuis un an.

Rejoints par des habitants d’Aubervilliers et du 19e arrondissement de Paris, ainsi que par leurs maires respectifs, Karine Franclet (Union des démocrates et indépendants, UDI) et François Dagnaud (PS), ils étaient quelque 450 personnes à converger vers le « mur de la honte », construit à la fin de septembre 2021 et censé empêcher les « crackers » de rejoindre Pantin.

Deux jours plus tôt, à cet endroit même, les trois élus tenaient une conférence de presse pour annoncer leur décision de saisir la Défenseure des droits, Claire Hédon. « Les droits constitutionnels et les libertés ne sont plus assurés par l’Etat dans ce quartier dans une situation indigne de la République française », alertait Bertrand Kern, encourageant tous ses concitoyens lésés à faire de même.

« Un véritable enfer »

Dans la foule ce samedi, tous sont désespérés de célébrer cet anniversaire d’inaction. Le 24 septembre 2021, les riverains assistaient impuissants au transfert d’une centaine de consommateurs de crack du jardin d’Eole (18e arrondissement) au square Forceval. Le 28 septembre à l’Assemblée nationale, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin affirmait que la situation ne durerait que « quelques heures, quelques jours ».

Aujourd’hui, 150 personnes dorment dans ce camp et environ 600 y passent dans la journée. Selon la préfecture, l’endroit avait l’avantage, contrairement au jardin d’Eole, de n’avoir aucune habitation aux abords strictement immédiats. « Aujourd’hui, ce sont 25 000 personnes qui habitent le quartier, notamment Villette-Quatre-Chemins, qui vivent un véritable enfer et qui souffrent », s’alarme Bertrand Kern.

« On a vraiment l’impression d’être des sous-citoyens, enrage Thibault Mahiet, du collectif Villette Village, habitant là depuis vingt-huit ans. Ils ont atterri ici parce qu’on est un quartier populaire d’immigrés. On a l’impression que ça les autorise à tout saccager, vu que c’est un quartier où les autorités n’ont jamais mis beaucoup d’argent. »

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